30 déc. 2007

299.En eaux troubles

En eaux troubles

Vois la minuscule barque qui traverse mes yeux clairs!
C'est elle qui nous mène balader
Sur les eaux sombres de ma Lune.
Visions d’eaux noires et stagnantes
Dans lesquelles flottent les dentures brisées
Des sexes de corail et des roses sans destin.

Puis le chant des sirènes ataviques,
Ces êtres d’un gothique de cathédrale
Qui du poignard de leurs mots
Me pénètrent le cœur tels les assauts plongeants
De milans de grand style,
Symphonies du sexe qu'archères du démon
Pianotent sur les cordes tendues de mes nerfs.

Mais ce n'est qu’un lambeau de rêve,
Qu'un vestige de nuit rebattue par le vent,
Qu’un rosaire hypnotique, abrutissant et idiot
Qui se plaît à creuser ce trou déchiqueté
Au cœur que le vers doit combler…
Mais ne comble jamais.