24 déc. 2007

296.Astrologie

Lorsque j'avais vingt ans et toutes mes dents -les vraies- , et tandis que je me trouvais sur une île au sud de l'Alaska en compagnie de mon ami Didier
(que je soupçonne fort d'ailleurs d'être le Did85 du commentaire sur mon post précédent, mais peut-être que je me trompe...), et que nous participions en territoire Kwakiutl à la cueillette des champignons magiques dans un pré entouré de Douglas - ouais je sais, ça fait beaucoup de et, mais hey, j'suis obligé sinon vous comprendrez queue d'âne et je me vois mal les remplacer par des 'y' d'Espagne, des 'unt' allemands ou des 'wa' du pays d'Aladin - et que les effets de ces psilocybes commençaient à nous irriguer sérieusement les neurones, je me souviens avoir levé les yeux au ciel. 
Ceci m’arrive encore – de lever les yeux, je veux dire -. On voit tout, de nuit, du pont d’un navire. Le ciel a la clarté d’un cristal de roche. Plus clair qu’aucun autre endroit qu’il m’ait été donné de visiter depuis.
Et en levant la tête, observant la multitude de nuées d’étoiles éparpillées dans le ciel nocturne, je réalisai combien minuscule et insignifiante était ma vie. 
Je m’imaginais ressentir la gravité s’appuyant sur mes épaules, m’empêchant de m’envoler. Me baignant dans la magnificence de ce nombre incalculable d’étoiles, sachant que chacune d’entre elles était plus grande que notre Soleil, je me sentis certain que la Terre n’était pas unique dans l’univers. Assurément, il devait y avoir de la vie ailleurs.
Et cette pensée me frappa, la vie est partout.

L’eau, ce grand catalyseur. Depuis les profondeurs abyssales non répertoriées sur mes cartes marines jusqu’aux sommets de l’Himalaya, la vie a touché notre planète, et elle est partout. 
L’aspect le plus fascinant de l’eau qui me fascine le plus est la théorie qui voudrait que cette dernière ne soit pas entièrement originaire de la Terre.
Certains pensent qu’une partie de l’eau qui recouvre ou imbibe notre planète fut déposée chez nous par des astéroïdes, des comètes de glace
Le potentiel existe, même s’il est rare, que de temps à autres, des objets célestes s’écrasent sur des planètes, y déposant de grandes quantités d’eau sous forme de gros glaçons.
Si c’est exact, ou même du moins possible, que la vie existe sur d’autres planètes, ceci soulève pas mal de questions dans mon esprit vadrouilleur en ce qui concerne nos vies ici sur Terre, et sur notre place dans l’univers. 
Si la vie existe sur des planètes similaires à la notre, a-t’elle suivi le même cheminement dans son évolution mentale ? 
Ces extra-terrestres sur ces autres mondes interprètent-ils et expérimentent-ils la vie au travers des mêmes émotions ? 
Leurs philosophies métaphysiques, leurs croyances et leurs valeurs sont-elles différentes des nôtres ?
Sont-ils plus ou moins avancés que nous en regard de leur interprétation et compréhension de la vie ? 
Sont-ils exactement nos semblables ? 
Ont-ils eu besoin d’un Jésus Christ à six pattes ou à trois têtes écaillées ? 
Est-ce que la vie, et l’évolution de la pensée suivent un chemin délibéré et spécifique, disons universel ? 
Ou bien alors est-ce que la manière dont évolue la compréhension ne se base que sur nos choix, en l’absence de creuset universel ?

Rendu à ce point, j’ai outrepassé mes pensées et je dois reculer de quelques pas. Sérieusement, qu’est ce que j’en ai à cirer que la vie existe ou non sur une autre planète ? Vraisemblablement, nous n’irons jamais les visiter, les rencontrer, ou apprendre ce qu’ils pourraient avoir à nous apprendre.
Pas de mon vivant de toutes manières.
En plus, c’est à peine si nous sommes capables d’apprendre les uns des autres ici sur Terre. Mes pensées s’égarent vers ce qui a un jour été dit concernant l’être humain dans l’espace : « Pourquoi nous casser le cul à explorer l’espace quand 95% des océans demeurent un mystère ? » 
J’aimerais bien pouvoir mettre un nom sur l’auteur de cette question, mais je suis quasiment sûr d’être certain que nombre d’entre vous se la posent ou se la sont posée aussi, d’une manière ou d’une autre.
Et pourquoi sommes nous tant fascinés par le futur ? 
Pourquoi ce besoin de tout consommer et puis d’agir comme une bande de squales affamés ?
Qu’est-ce qui rend si difficile l’appréciation de ce que nous possédons déjà ? 
Pourquoi est-il si difficile de nous arrêter de penser ou de faire ce que nous pensons et faisons, et de nous mettre à écouter ?

Quand je regarde ces étoiles, mes pieds bien campés sur la Terre ferme ou sur le pont de mon rafiot, je réalise que cette planète aussi est d’origine cosmique, et que chaque poussière d’atome qui la compose est aussi magnifique et mystérieux que les étoiles au-dessus de ma tête. 
Nous n’avons pas besoin de voyager dans le cosmos, nous y sommes déjà, flottant à la surface d’une roche géante ! 
Et par-dessus tout, nous n’avons certainement pas besoin de quitter la Terre pour atteindre la sagesse et/ou une meilleure compréhension. 
Tout se trouve à portée de main.
Mais seulement si on veut bien ouvrir les yeux.