3 déc. 2007

280.Le Crépuscule des Dieux


"Les premières attaques visèrent les anciens. On retrouva des vieillards et des retraités morts par dizaines de milliers dans les parcs, les hôpitaux, les lieux de culte et les bas-fonds des grandes villes. Le 03 Décembre 2007 - jour où la population terrienne atteignit les 6 666 millions de terriens - marqua le début de la fin. 
Dans les écoles et les collèges : des millions d’instituteurs, de professeurs, d’administrateurs, de pions et de surveillants furent lynchés, noyés, asphyxiés, empoisonnés, défenestrés, égorgés, lapidés, brûlés vifs ou tabassés à mort de par le monde entre dix heures et onze heures trente du matin.
Ce fut la déclaration de guerre officielle. Les établissements scolaires et d’enseignement secondaires furent calcinés jusqu’aux fondations.

Les adultes tardèrent un peu trop à réagir et à s’organiser, et quand ils le firent, les gosses avaient déjà conquis la majeure partie des continents. Sans faire de prisonniers. Une semaine après la ‘matinée de Crystal’ des écoles, la population adulte de la planète ne se chiffrait plus qu’au cinquième de ce qu’elle avait représenté huit jours plus tôt.
Ils avançaient, incontrôlables, en Afrique et en Asie. L’Inde et la Chine furent les premières à tomber. Il y eut de rudes combats dans la forêt amazonienne et dans les steppes au nord D’Oulan Bator. L’Australie bascula deux jours plus tard ainsi que l’Afrique du Sud et les deux Corées.

Le chef d’État iranien fut émasculé dès le premier jour des hostilités puis sodomisé à l’aide d’un saucisson pur porc par la classe de 3ème année de la Madrasa Al Khomeiny qu’il visitait en compagnie d’une délégation du Hamas.

Le même jour, Le président français Nicolas Sarkozy fut empalé vif sur un candélabre ‘Restauration’ dans la cour de l’Élysée par une bande de jeunes élèves de bonnes familles de Neuilly sur Seine invités à un brunch médiatique.

En Cisjordanie, de jeunes enfants de colons illégaux conduisirent, sous la menace, les plus férus de leurs parents de ligne ultra sioniste et les remirent entre les mains vengeresses de jeunes palestiniens en furie déchirés à l’alcool et au chanvre. 
Le président congolais Sasou N’Guesso fut pour sa part noyé, ainsi que tous ses sbires, dans des barils d’Nkossa Blend, le fin du fin du pétrole de son pays.

Les adultes fuyant les villes ou se barricadant dans leurs maisons, luttèrent jusqu'à la mort.
Les gosses étaient complètement désorganisés, n’obéissant à aucun plan, aucune tactique ou stratégie.
Ce qui les rendait invulnérables – leurs mouvements étaient désordonnés et complètement imprévisibles. 
Ils attaquaient d’une manière et en des lieux qui ne seraient jamais venus à l’idée du plus inexpérimenté des deuxièmes pompes comme au plus médaillé des quatre-étoiles d’Etat Major, ni même au nouveau champion du monde indou de jeu d’échecs qui mourut, la panse éclatée comme dans ‘Seven’, après que ces propres enfants lui aient fait ingurgiter de force les deux cuisses arrière d’une vache sacrée. 
Les enfants attaquèrent même les prisons et y massacrèrent les détenus après leur avoir jeté leurs mères et leurs tantes en pâture.

Les insectes nous confirment que ce fut là la fin de la race humaine. La guerre dura six mois seulement – les adultes ayant été exterminés.
Puis arrivèrent les gelées septentrionales et plus au sud, les sécheresses et canicules qui en finirent à leur tour avec les gosses. 
Les derniers erraient dans Paris, Valparaiso, Copenhague, Vancouver et Pyong Yang, hagards, affamés et malades moins de trois mois après l’arrêt des combats. Les hyènes, coyotes et autres charognes finirent de régler leur compte à ceux du sud."

Je déconnectai les électrodes du scarabée et je le laissai filer entre les broussailles. Un de plus qui me corroborait ce qui s’était passé. Nos messages subliminaux lancés depuis notre système dans leurs mobiles, leurs chaînes de télé, leurs clips et leurs jeux vidéo avaient fait leur effet. C’est une belle planète et nous pourrions la recoloniser sans problème. Je me dirigeai vers mon vaisseau pour en informer ma hiérarchie.