23 mars 2007

235. Z'avez du Zolpidem?


Je suis sûr que vous comprendrez pourquoi je vous demande ce genre de pilule quand je vous aurai vous aurez lu la suite.

Je peux pas dire que j’ai jamais été le meilleur en quoi que ce soit. Si je reviens à l’époque de mes études, je pourrais même dire que j’étais moyen partout. En français, en maths, en aquarelle, en histoire de la musique profane, etc. Pour ce qui est de l’éducation civique, m’en parlez même pas…

En sports, c’était pareil, le saut en hauteur, j’étais au ras des pâquerettes. Il y avait pourtant un domaine où je gazais bien, et c’était le grimpé à la corde. Sans déconner, il vous aurez fallu des réflexes de chats siamois pour me suivre le long de ma progression jusqu’en haut du portique.

Comme vous le voyez, un million de pensées me traversent l’esprit – ou ce qu’il en reste – chaques jours tandis que j’essaie de me démêler les neurones afin de trouver le sommeil. Mais ce dernier ne vient pas tandis que mon esprit feuillette page après pages les tomes de ma mémoire, de mes espoirs, de mes aspirations, de mes désillusions, de mes échecs et de mes rêves.

Ma vie semble s’être arrêtée et la perspective de la voir renoncer et de se laisser entraîner par le courant boueux devient de plus en plus une réalité tandis que l’espoir d’une vie différente s’efface avec le temps. La médiocrité m’appelle à plein poumons de telle manière que tout ce que je peux imaginer, c’est une vie – à l’image d’un certain roman de Stephen King - emplie de grisaille.

Ce ne fut pas toujours le cas car l’espoir était bien là tandis que je grimpais la corde de la vie, m’écorchant parfois les phalanges mais la plupart du temps grimpant sans effort comme si j’avais des ailes et que la corde n’était qu’un simple guide vers quoi que ce fut que je me dirigeais.

Mais aujourd’hui, il semblerait que je me sois mis en pause pour reprendre mon souffle tandis que mon corps suinte de sueur à la pensée de ne jamais arriver plus haut que là où il se trouve, s’accrochant à ses acquis pour le reste de sa vie et n’atteignant jamais les sommets qu’il s’était fixés de façon si ambitieuse.

La partie de la corde que j’ai déjà crapahutée semble s’être enroulée autour de moi telle un serpent, entravant ma progression vers le piédestal où mes espoirs et mes rêves tapent du pied en m’attendant depuis mon plus jeune age..

Faut que je me démêle de cette corde et de ce passé et que je reprenne mon escalade jusqu’à ce que cette dernière ait assouvi son but et que mes espoirs et mes rêves me tombent dans les bras comme une dulcinée jaillissant de la brume au milieu des moulins.

Tandis que ma vie stagne dans le marais putride de la peur du futur, je veux surtout pas passer le restant de mes jours à me demander ce qu’il en serait si j’éveillais de nouveau le désir qui me donna un jour l’énergie de mille étalons.

Je pense que je devrais retourner au gymnase jusqu’à la fin de cette grimpette parce que quand j’atteindrai le bout de ma vie, je veux être capable de dire que j’ai tout donné tout du long et je veux aussi être capable de trouver enfin le sommeil en sachant que je n’aurai jamais dit « Et si... ? » mais aurai continué d’avancer vers l’inconnu et trouvé ce que je cherchais.