25 août 2006

193. Passez votre chemin, y a rien à voir...


Je peux pas dire que j’aime vraiment les gens (en général).
On a tellement écrit sur la bonté inhérente à l’homme que même le plus cynique d’entre eux doit y réfléchir à deux fois avant de se souvenir que tous ces arguments euphoriques prennent racine dans la notion que l’homme, en tant que créature intrinsèquement mauvaise, est une apparition trop terrible à contempler.

De l’humanité sont sortis tant de déchets : religions, amour, culpabilité, conscience, moralité – tous dédiés à prouver que l’homme représente vraiment le gratin de l’ordre animal, en quête de perfection immaculée ; toutes choses réfutées par un tour de passe passe philosophique aussi exaspérément simple qu’un geste gratuit, par lequel il est impossible de montrer que tout au long de notre courte histoire, pas un seul homme n’a été spontanément poussé à faire le bien pour son voisin.
Alors c’est vrai, je peux pas dire que j’aime les gens et je vais vous dire pourquoi. C’est principalement à cause de leur manque d’intelligence ! Je déteste la stupidité. Je pense que la plupart des gens sont stupides. De plus, j’aime pas l’hypocrisie, la prétention. Et j’aime pas non plus l’insécurité ni l’enrobage dans lequel les gens s’enveloppent. L’insensibilité – le manque de reconnaissance de l’autre. La cruauté. Les idéaux superficiels, les buts bidons. La malhonnêteté – envers soi-même comme envers les autres.

Le monde est malhonnête. Mais ce que j’aime le moins, c’est le manque d’intelligence. Je peux tout pardonner, mais pas le manque d’intelligence.
Vous me direz que c’est peut-être pas la faute des gens ? Soit, incluez y la paresse dans ce cas. Manque d’effort pour diminuer leur stupidité, manque d’effort pour essayer de penser par eux-mêmes.
Ou incapacité à percevoir puis à articuler leurs impressions abstraites.