13 juin 2006

183.Situation collante: Faut que j'décolle!

Je traverse l’enfer des post-it!

Post-it sur la télé : « J’enregistre un DVD pour ma copine de jogging. Change pas de chaîne. Marylou. »
Post-it sur le lit : « J’ai fait le lit pour la visite d’Etiennette et son mari. Te vautre PAS dessus. Marylou. »
Post-it sur le frigo : « Pas touche au foie gras ni à l’omelette norvégienne, c’est pour la venue de mes cousins. Marylou.
Post-it sur le bar : « Le whisky et le martini sont pour l’apéritif avec les voisins samedi soir. Vide PAS les bouteilles. Marylou »
Post-it dans la salle de bain : « J’ai nettoyé la salle de bain pour la visite de mes parents. Dégueulasse pas tout et laisse pas de poils de barbe dans le lavabo. Marylou. »
Post-it dans les toilettes : « Philippe, mets du spray et ouvre la fenêtre après avoir tiré la chasse, merci pour mes narines. Marylou. »
Post-it sur la machine à laver : « Mets le linge à sécher quand la machine sera terminée, mon chat machine, sinon ce soir tu pourras dormir dans le canapé avec ton ours en peluche. Ta louve. »

Alors voilà. Je peux plus ni regarder la télé, ni boire, ni me laver dans ma propre bicoque. Okay, Dieu merci, j’ai quand même le droit de m’occuper de la lessive ! Oh, mais ma vie ne vaudrait décidément pas le coup si je ne pouvais m’occuper du linge et de ce fait plaire à mon autre Moi ! Que puis-je faire d’autre pour vous être utile, votre Seigneurie ? Devrais-je vous lécher les pieds, ma Reine ? Peut-être aimeriez vous que je me penche en avant et que je vous tende ma croupe ? Désireriez vous que j’oigne votre divin peton d’huile d’amande douce, d’huile d’olive ou le préfériez vous sans lubrifiant avant de me l’envoyer dans le cul ?

Hé, mais c’est quoi ce truc ??? Hmmm, j’avais pas vu ce post-it sur mon PC….

Post-it sur l'écran de mon PC : « Souviens-toi que je lis souvent ton Blog à la con, coco. Amuse-toi à poster ça et t’accèderas pas à ma foufoune pendant au moins trois semaines. Ta divine… »
Maieuuuuh !

Mais bon, puisque c’est comme ça, c’est décidé, je fais mes valoches et je taille en mer. Tu me reverras dans deux-trois mois, princesse.
… et profite de ton temps libre pour m’décoller tout ça ! Jitem.

11 juin 2006

182. J'ai besoin d'nouvelles baskets

Ce post ne vous est pas gracieusement offert grâce à l'appui financier de "NIKE"

Les baskets que je porte aujourd’hui sont tellement fatiguées et usées jusqu’à la corde que les clodos suintant de vermine du bon quartier de Saint Paterne m’arrêtent souvent dans la rue du même nom pour me proposer des pompes de rechange sorties tout droit du secours catholique. Les lacets sont tellement distendus à force de les relacer qu’ils traînent sur le sol quand je me balade, même quand je fais des nœuds gordiens. Et les semelles sont tellement usées que je laisse les empreintes de mes orteils dans le sable humide quand nous marchons sur la plage pour cueillir des palourdes, Marylou et moi.

J’ai acheté ces baskets il y a prés de deux ans au Texas. Maintenant elles sont vieilles et ont atteint l’age de la retraite. Si elles avaient investi avec plus de discernement quand elles étaient neuves, elles auraient pu prendre leur retraite beaucoup plus tôt avec une belle pension. Mais l’ont-elles fait ? Non.
Comme la plupart des baskets, elles n’ont jamais réellement pensé à l’avenir et maintenant elles en payent le prix.



Mais voyez vous, j’ai désormais les yeux sur une paire de baskets toutes neuves. Elles sont trop de la balle. Elles sont chatoyantes, brillantes et sexy, elles tentent de me séduire chaque fois que je passe devant la vitrine de la boutique où elles sont exposées. Avec leurs semelles épaisses, couleurs vives et coques de cuir pimpantes et rutilantes, elles se moquent de ma vieille – mais confortable - paire de Converses ravagées. J’en arrive à haïr mes vieilles amies juste à cause de leur vue. J’en arrive à les haïr et je les blâme pour toutes les gamelles que je me suis prises ou que j’ai failli me prendre à cause de leurs lacets qui traînent et des bleus que je me fais aux orteils chaque fois que je me cogne sur un objet contondant au niveau du sol. Il m’arrive même parfois de les injurier en public, c’est vous dire. Je les accuse même chaque fois que de belles pétasses aux jeans à ras la foufoune se foutent de ma dégaine en me montrant du doigts à leurs copines.


Alors maintenant, je veux absolument ces nouvelles pompes sexy. Et oui, je tiens pas à arriver sur mon nouveau navire vêtu comme un clodo.
« Change z’en ! » me dit mon moi profond. « Tu mérites mieux que ça. C’est sûr, ces vieilles connes ont fait l’affaire dans le temps, elles ont eu du rebond, du style, et même du panache. Mais qu’est ce qu’elles ont fait pour toi dernièrement, hein ? Elles t’ont fait te viander lamentablement la gueule quand t’étais sur le point de frimer la parfumeuse de la rue Bichon pendant que ta louve se lamentait dans son bureau de poste en rêvant au cadeau que t’allais lui faire pour la fête des mère. Tu crois pas que tu mérites mieux que ça ? »


Oui. C’est vrai. Je mérite mieux que ça et je vais le prouver en me payant ces nouvelles Sneakers. C’est peut-être pas grand-chose, mais peut-être que l’achat de ces nouvelles pompes changera ma vie. Peut-être vais-je enfin trouver mon style perso. Peut-être que tout ce dont j’ai besoin pour balourder cette vieille image glauque que j’ai de moi, devenir une rock star et gagner le prix Nobel, c’est de cette nouvelle paire de pompes. Avec ces nouvelles grolles, je pourrai devenir fameux, riche et beau. Ou, plus vraisemblablement, je serai rien qu’un cousin de plus avec une paire de Nike horrible faite en Asie du Sud Est par des gamins sous-payés et exploités mais au prix sur gonflé parce qu’y aura marqué Nike dessus.

6 juin 2006

181.Si vis pacem, para bellum

Quelle que soit la question, « Belligérance » sera toujours la réponse. Je viens d’apprendre que parfois, c’est ce que vous ne dîtes pas qui compte.
Concrètement, je me suis rendu compte que toute phrase se terminant par « et qu'est ce que tu/vous essaies/essayez de me dire. » ne peut que vous foutre dans la merde. Avec un ‘M’ majuscule et un ‘e’ en italique. J’ai eu longtemps pour habitude récurrente de le faire et ça me semblait une bonne idée - jusqu’à maintenant je veux dire- en guise de frappe préventive envers toutes les choses négatives que les gens pouvaient penser sur moi. Ce qui semblait arriver souvent, je dois l’avouer. Ainsi tenais-je ce genre de conversations :

Le directeur technique de mon ex-armement: Dîtes, avez vous enfin terminé la liste de dry dock que je vous ai demandée depuis le mois de septembre?
M56: Eh bien, j’en ai pas fait des boulettes pour manger avec mes spaghetti si c’est ce que vous essayez de me dire.
Mon ex-directeur technique: Hem..., bien, dans ce cas...

Ou celle là:
Le copain (au téléphone): Mec, j’ai deux billets pour le concert de Willie Deville à Lorient. Tu veux venir?
M56: Bien, je dis pas que je préfère rester chez moi à fabriquer une poupée vaudou avec de la patte à modeler et des cheveux que j’ai ramassés dans le drain de ta douche pour te poignarder parce que t’as osé proposer ça à ton beauf avant moi si c’est ce que t’essaies de me dire.
Le copain: Euh…ça veut dire ‘non’?
M56: Sûr! Passe me prendre à 7heures et demie!

Ou encore:
Marylou: Mon chat, tu vas pas finir ta tarte à l’oignon?
M56: Ben je vais pas la benner dans mon bermuda et sortir dans la rue pour compter combien de frelons vont me filer le train si c’est ce que t’essaies de me dire…
Marylou: Euh... non, c’est pas vraiment ce que j’essayais de te dire.
M56: Bon, dans ce cas je crois que je la finirai demain matin. J’adore le miel dans la tarte à l’oignon.

Mais voyez-vous, tout ce que ça a toujours fait a toujours été de me foutre dans la merde. J’ai réalisé que je ne faisais pas qu’étouffer ces pensées ridicules dans l’œuf mais qu’en fait, je les plantais dans la tête des gens. Quel con j’étais de croire que les gens pussent être aussi fêlés que moi ! Alors maintenant, j’ai un nouveau plan pour garder les gens sur la défensive, - juste en cas, vous voyez ? – je réponds à chaque question avec la phrase suivante et d’un ton acerbe :
« Et qu’est ce que vous entendez par là ? ».
C’est vrai que ça rend parfois les choses un peu cocasses, comme par exemple au restaurant :
Le garçon: Puis-je prendre votre commande, Monsieur?
M56: Qu'entendez vous par là, je vous prie?
Le garçon: Rien. Rien monsieur. Je demandais juste si vous étiez disposés à passer votre commande. Pas de problème. Mais peut-être souhaitez vous que je repasse plus tard ?
M56: Et qu’est ce que vous entendez par là?
Le garçon: Hum… eh bien, euh… seulement que vous avez peut-être besoin de quelques minutes supplémentaires pour vous décider, monsieur. Mais je peux prendre votre commande maintenant si vous êtes prêts. Avez-vous fini par décider de ce que vous vouliez ?
M56: Non mais qu’est ce que vous entendez par là exactement?
Le garçon: Regardez, monsieur, tout cela devient extrêmement fatigant. Soit vous me passez votre commande maintenant, soit je repasse dans quelques minutes. Sinon, je me verrai dans l’obligation d’appeler le directeur. Ce n’est pas ce que vous souhaitez, n’est-ce pas?
M56: Hé ho bouffon, mais qu’est ce vous entendez par là très exactement?
Le garçon: Alors là, ça suffit! J’appelle le directeur. Le personnel n’a pas à supporter ce genre de comportement, monsieur!
M56 (à Marylou): Quel loufiat susceptible! Et dire qu’on m’avait dit qu’on trouvait ici un service diplomatique et soigné. Tss.
Marylou: Arrête de faire l’idiot, mon chat. Et sors ce bout de tarte à l’oignon de ton bermuda…

Vous voyez, le système n’est pas encore parfait. Mais quand même mieux que l’ancien. Peut-être qu’un jour, j’évoluerai vers « C’est à moi que vous causez ? » ou le plus classique mais pourtant très efficace et très menaçant « Quuuuuoooooiiiii ? »
En attendant, je fais de mon mieux. Et ça semble fonctionner – les gens me posent moins de questions qu’avant. Ce qui est exactement ce que je souhaitais en fait. Mais n’est ce pas notre but à tous ? Qu’on nous foute la paix de temps en temps ?
Maintenant, qu’est-ce donc exactement que j’entendais par là ?

3 juin 2006

180.L'éducation est le pilier de la civilisation.

Cours de formation continue que j’aimerais suivre si j’avais le temps ou les moyens:

Introduction au jargon moderne
Dans ce module préliminaire, les étudiants apprendront à utiliser un large éventail de jargon moderne utilisé par les jeunes d’aujourd’hui dans la rue et les sous-sols de nos cités. Les modules Techniques de camouflage dans le Ghetto et Techniques de survie dans la tournante sont fortement conseillés avant cette formation. Il est aussi conseillé aux futurs stagiaires de posséder un certificat de premiers secours.
(Niveau requis : Cours moyen 2)

Stage de perfectionnement en Droit Fiscal
Les étudiants y découvriront les méthodes les plus efficaces pour échapper au Fisc. Depuis la création de sociétés fictives dans les paradis fiscaux de leur choix jusqu’à la délocalisation de leurs biens à l’étranger, ce module leur permettra d’acquérir les fondamentaux, non seulement pour conserver et faire fructifier leur patrimoine, mais pour le faire d’une manière parfaitement légale et intraçable. Basée sur les préceptes et expériences de Don Charlie Pascualini et Don Giacomo Chiraconi ainsi que d’un panel choisi de parlementaires et hommes politiques, les étudiants seront appelés à effectuer de nombreux déplacements en région Paca ainsi qu’en Corse et devront accepter de voyager incognito à l’étranger pour des modules pratiques in situ. Cette formation sera un atout supplémentaire à tout postulant au concours d’entrée à l’Ecole Nationale d’Administration.)
(Niveau requis : Baccalauréat)
D’autres suggestions ? N’hésitez pas à les glisser dans les commentaires ci-dessous.