24 août 2005

90.Jeux de demain, jeux de vilains



Parois sonorisées et réacteurs bourdonnants sonibourdonnent dans l'avion de ligne caverneux doté de cloisons et de hublots translucides et bleus-ciel. Il n'y pas de sièges passagers, pas de classe économique, sauf que je suis ceinture de sécurisé à côté de G dans ce nez conique et vitré.
Une terrifiante meute de missiles se rapproche de nous en rugissant, pirouettant comme un ballet de kamikazes.
D'un commun accord, ces cons viennent friser notre carlingue, masquant le paysage. Je dis à G: "C'est de ça que parlait Wagner dans Le Crépuscule des Dieux". A quelques centimètres de mon visage, un des ces salopards se met en vrille, chargé de menaces, et tous les autres se mettent à imiter ce leader, qui, j'en suis sûr, nourrit sa force de ma chocotte. En même temps que je me recule de cinq centimètres dans mon siège, je peux clairement le voir ajuster ses ailerons millimètre par millimètre. Soudain, B.H. surgit de l'arrière tel un Bayard sur le pont de chez plus où et se met à leurs aboyer des ordres tel un pitbull. "Cassez-vous, bande d'enculés!" Il a l'air livide, mais il se tourne vers nous avec un sourire rassurant et il dit: "Ils s'entraînent. Faut que je leur parle comme le ferait Hannibal ou le maréchal Ney sous PCP, sinon ils suivent plus les ordres. Ils perdent les pédales et n'en font plus qu'à leurs têtes. C'est des bombes intelligentes, mais seulement si on les éduque."