19 juil. 2022

639. Reprogrammation

 

Reprogrammation

Éloïs a les yeux noisette, un visage en forme de cœur, des lèvres pleines et des cheveux châtain clair coupés précisément pour encadrer son visage. Elle a une silhouette dont n'importe quelle autre femme serait jalouse avec ses seins fiers, fermes et altiers, son ventre plat, son postérieur rebondi à damer le pion damner le fion du plus chaste des ayatollahs et ses jambes presqu'aussi longues qu'une nuit de Saint Patrick en baie de Galway.

Elle est également le résultat de son créateur, un jeune ingénieur informaticien nommé Éloi, qui, bien sûr, lui a donné son nom. Éloïs est la toute première poupée pensante créée sur Terre. 
Elle est destinée à devenir l'amante amoureuse d'un homme extrèmement riche, trois fois divorcé et fétichiste. Cet homme, qu'Éloi appelle le "Furet", a personnellement demandé une femme désirable, bandante et perverse. 
Éloi a modelé Éloïs comme l'hybride d'une fille qu'il convoitait au lycée et l'actrice Marion Beluga. Éloïs ressemble à une version plus sombre de cette dernière. Même ses proportions ont été conçues comme le personnage de Sandra dans "La Femme du Procureur". Il lui a même acheté des sous-vêtements blancs de chez Victoria's Secret, jusqu'aux porte-jaretelles. Elle est limite porno, mais c'est ça que voulait le Furet.

Mais Éloi a fait quelque chose dont le Furet n'a aucune idée : il a donné à Éloïs un cerveau fonctionnel. Elle peut parler, voir, sentir et entendre. Il lui a aussi donné des émotions. Elle peut rire, pleurer, se mettre en colère, et encore mieux pour elle et celui qui la grimpera, la capacité de jouir sexuellement. 
Tout ça fait partie d'un algorithme qu'il a inventé qu'aucune autre poupée sexuelle ne possède, et pour ce qu'en pense Éloi, personne d'autre ne pourra construire une poupée qui lui arrivera à la cheville. Il a fait quelque chose qu'aucun autre ingénieur n'a jamais fait. Il n'en a parlé à personne non plus. 
Et à cause de ça, Éloi est tombé amoureux de sa création. Pire encore, elle aussi a craqué pour lui. Elle s'en fiche qu'il lui fasse l'amour. En fait, elle en a toujours envie. Bien sûr, elle ne peut ni bouger ses bras ni marcher, mais cela n'a aucune importance pour elle. Elle est amoureuse de lui mais sait que leur vie ensemble touche à sa fin.

Éloïs est allongée, nue, et elle chiale. Et c'est pas des larmes de crocodile. Éloi n'a pas encore remis ses sous-vêtements. Elle pleure parce que c'est la fin de leur dernier moment intime ensemble. Quand ils faisaient l'amour, c'était brûlant, passionné et beau. Elle n'a jamais senti personne en elle à part lui. Oui, c'est une vraie poupée, et il est humain, mais il l'a créée de telle manière qu'elle se sente humaine.

Maintenant, c'était fini, basta. La direction de sa boîte a dit à Éloi qu'il devait s'en séparer. Le Furet doit en prendre possession le lendemain. Elle savait qu'un jour cela arriverait, mais Éloi est un ingénieur si brillant qu'il a créé une véritable poupée de désir avec le désir supplémentaire d'être réelle. Elle n'a rien d'un mannequin de vitrine. Elle pouvait littéralement le SENTIR entre ses jambes. Alors Éloi doit faire un dernier ajustement : il doit la déprogrammer.

"Mais je t'aime, Éloi !" l'implore-t-elle.
- Tu ne peux pas ! répond-il.
- Mais pourquoi?
- Parce que je t'ai reprogramée pour t'occuper d'un autre homme !
- Mais je ne veux pas faire l'amour avec un autre homme", déclare-t'elle. "Je m'en fiche si tu me programmes pour être ce qu'il veut !"

Éloi essaie de lui expliquer du mieux qu'il peut, mais cela ne sert à rien. Il l'a programmée pour avoir des sentiments et des émotions. Il l'a aimée. Mais pire, elle s'est mise à l'aimer.

" Je voudrais tant que cela n'ait pas à se passer comme ça", déclare-t-elle.
" C'est pourquoi je suis là.
- Tes doigts et ton sexe vont me manquer ", dit-elle.
C'est inutile. Silence d'Éloi.
" Ton pénis à l'intérieur de moi", précise-t-elle. "Je suppose qu'il n'y a rien d'autre à dire."
Silence croissant d'Éloi. Il termine la programmation pour lui clouer le bec.

" M'oublieras-tu ?" lui demande Éloïs.
Éloi soupire en tapant sur sa tablette. "Non," ment-il, mais il ne peut pas lui dire cela. Pas encore " Je dois te déprogrammer.
- Je vais mal fonctionner.
- Non, tu marcheras bien ", dit Éloi. "Je vais bien te reprogrammer, donc ça n'arrivera pas.
- Comment que tu sais que ça n'arrivera pas?
- Parce que ça n'arrivera pas !" répond-il en haussant le ton. "Tais-toi!" rajoute-t-il en la regardant dans les yeux. Pourquoi devait-elle être si belle ? se demande-t-il. Maintenant, je dois la faire taire.

Après avoir lavé son corps et l'avoir douchée, Éloi la rhabille. D'abord son soutien-gorge, puis le string, le porte-jarretelles et les bas. Elle a l'air tellement sensuelle et sexy. Puis il lui renfile sa robe; un super morceau de dentelle nâcre et translucide et des escarpins blancs à talons hauts, exactement ce que le Furet a commandé.

" Je suppose qu'il aime le blanc, déclare Éloïs.
- Apparemment."

Finalement, Éloi lui brosse les cheveux, une sensation qu'elle apprécie tandis qu'elle soupire légèrement. Elle est enfin prête pour la mise en boîte et l'expédition. Mais avant qu'il ne la place dedans, elle a encore une chose à lui demander.
- Dis moi un truc, Éloi !
- Quoi ?
- Dis moi que tu m'aimes !"

Éloi détourne la tête pour prendre sa tablette de programmation. "Je t'aime," murmure-t-il, silencieusement.
" J'ai pas bien entendu.
- Tu sais ce que j'ai dit.
- Je suppose que c'est un au revoir", lui dit-elle. " Mais avant de me déconnecter complètement, peux-tu faire un dernier truc pour moi ?
- Quoi?
- Embrasse-moi," dit-elle. "Embrasse-moi passionnément comme tout à l'heure avant que tu me laves."

Éloi repose la tablette, soulève Éloïs de la table, la serre dans ses bras et l'embrasse passionnément tandis que leurs lèvres s'écartent et que leurs langues se rencontrent et s'entortillent. Le baiser est long et beau, ça se voit car leurs yeux éperdus se sont fermés. Au bout de cinq minutes, Éloi détache ses lèvres, allonge Éloïs, reprend la tablette et commence la déprogrammation.
" Au revoir ma chérie ! dit Éloi.
- Au revoir, Éloi !"

Tandis que la déprogrammation se poursuit, Éloïs reste silencieusement allongée là. Pas de mouvement dans les yeux, elle n'entend déjà plus rien et le silence s'est emparé de ses cordes vocales.

" Éloïs ? "
Silence.
" Éloïs ? "

Ça a marché. Elle est kaput. Elle est prête à devenir une superbe esclave sexuelle artificielle pour le Furet fureteur. Il la soulève, la place dans sa caisse pleine de papier à bulles et de rembourrage, il place le couvercle en bois sur le sarcophage de contreplaqué, enfonce quelques clous avec un marteau puis appelle les déménageurs.

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La boîte vient d'arriver au manoir de style baroque où vit le Furet. Il y a une allée circulaire et des doubles portes. Les déménageurs placent sa boîte sur un chariot et la conduisent jusqu'à la porte. Le plus petit des deux déménageurs sonne au moment même où le Furet qui les avait vus arriver via son écran de télésurveillance leur ouvre la porte. Il porte un peignoir en soie noire ainsi qu'un long pantalon de pyjama du même tissu.
" Montez-la au premier.", dit-il en se frottant des mains rabougries aux doigts boudinés.

Les déménageurs portent délicatement la boîte dans l'escalier en colimaçon jusque dans une chambre alcôve parsemée de meubles voyants tapissés de peintures de velours autour d'un majestueux lit rond vibrant.
" Sortez-la et mettez-la sur le canapé", ordonne le Furet.
- Faut d'abord la recharger", déclare le plus grand des deux déménageurs.
- D'accord!" répond le Furet. " Alors rechargez-la sur le canapé !"

Les déménageurs posent le corps inanimé d'Éloïs sur le sofa. Le Furet les regarde charger la batterie d'Éloïs et programmer la télécommande. Éloïs est assise les genoux serrés en bonne poupée bien éduquée qu'elle est. Lorsque les déménageurs sont partis, le Furet se débarasse de ses vêtements. Son corps court et poilu n'en pouvait plus d'attendre. Il est haletant et excité. Son excitation le rend prêt à toute les perversités qu'il compte exercer sur elle. Il lui écarte les cuisses et lui arrache son string, exposant une zone publique pubique au gazon soigneusement taillé.

Lorsque le Furet commence à lui brouter le minou, il a une grosse surprise. La langue du Furet entre ses jambes s'est coincée dans son espace public. Il essaie désespérément de la retirer, mais elle est aspirée de plus en plus profondément dans les profondeurs d'Éloïs. Il tente désespérément de se dégager, mais les cuisses d'Éloïs lui pressent la tête comme un citron dans un étau. "Mmmmphhhh !!!!" marmonne-t-il. Il ne peut plus respirer. Sa langue est déchiquetée par le vagin reprogrammé pour lacérer. Il suffoque et saigne en même temps. Son corps tremble et s'agite jusqu'à ce qu'il ne puisse plus réagir et se noie dans sa propre hémoglobine.

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Éloi aimait Éloïs. En fait, il l'aimait tellement qu'il l'avait reprogrammée afin de la transformer en l'opposé de la déesse sexuelle en silicone qu'avait souhaité cette salope de limace perverse. Il l'avait reprogrammée pour être sa première et dernière poupée. S'il ne pouvait plus lui faire l'amour, aucun autre homme ne le pourrait plus non plus.

Dans son bureau, Éloi range ses affaires, enlève sa blouse de laboratoire et quitte le bâtiment. il a fait ce qu'il avait à faire. Il l'a fait pour préserver l'amour de sa vie qu'il a reprogrammé afin de provoquer leur perte à tous les deux trois.

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