21 avr. 2020

394. Un conte de deux cités


La nièce de votre rédacteur honni, ma tendre nièce Natacha, qui est aussi notre correspondante irrégulière à Londres, nous a fait part de ses réflexions sur ce qui se passe dans sa terre bénie de brexiteurs, - un peuple au bon sens irréfutable -, avec ce Covid-19.
Je dois avouer que je reconnais bien là toute la capacité génétique et la sagacité de son cerveau héritée de son ascendance maternelle. Hem, c'est-à-dire, sans vouloir me vanter aucunement, de celle de ma propre famille et de nos gènes communs, tout particulièrement les miens.
Voici donc, condensé ci-dessous, un "Medley" ou "Pot pourri" de nos réflexions communes sur la situation dans nos pays respectifs. Un conte des deux cités qui devrait faire pâlir d’horreur le grand Dickens.

Rule Corona !

Ce virus n’a aucune action sur les branleurs et les branleuses qu’ont pas atteint l’âge bête ou la puberté. Sauf quand il en tue quand même en dépit du bon sens et de ce vous venez de lire juste au-dessus et malgré tout.

Ce virus est effrayant mais pas tant que ça quand même, sauf pour l’économie mondiale néolibérale  qu’est tombée à genoux dés les premiers symptômes.

Vous pouvez pas aller rendre visite ni à votre mère ni à votre trisaïeul, mais vous pouvez vous rendre dans son quartier en taxi conduit par un chauffeur septuagénaire qui se fera un plaisir de consentir à s’asseoir un moment avec vous dans sa bagnole ou sur un banc public. Sauf si vous vivez à Béziers. Auquel cas vous devrez rester debout ou vous accroupir par terre si vous êtes enceintes ou grabataires.

En fait, vous ne pouvez pas quitter votre domicile pour un nombre prédéterminé de raisons valides ou pas, mais si vous le devez absolument, vous devez vous y auto-autoriser pour un nombre d’autres raisons valables préalablement déterminées. En gros, ne vous y autorisez jamais sauf si c’est déjà fait. C’est vous qui décidez et c'est aussi vous qui paierez les amendes.

Pour pas tomber malade, faut bien vous nourrir et faire du sport, mais ne mangez que ce que vous avez sous le coude à portée de vos dentiers. Mais ne mangez surtout pas de papier toilette, c’est pas nourrissant. Sauf s’il est parfumé aux fraises des bois. Ne sortez surtout pas, c’est dangereux. Privilégiez le sport en chambre ou BeIn Sport.

Il est recommandé d’aller prendre l’air de temps en temps, quitte à ce qu’on vous regarde de travers quand vous le ferez, mais surtout n’allez pas vous aérer dans les jardins publics, sur les plages ou en forêt, c’est absolument interdit. Privilégiez les couloirs du métro ou les transports en commun. Ou même les vols d’Air France en direction de la Côte d’Azur.

Le virus est aéroporté mais ne porte pas de béret rouge, du coup il se ballade en mode furtif. Quoi que c’est pas sûr, sauf que si. Surtout dans les espaces clos comme les wagons de métros, les autobus, les porte-avions, les cabines passagers d’Air France et les salles de classe à l’intérieur desquelles un enfant asymptomatique peut infecter tout un régiment. Si ça se trouve, tous nos branleurs étaient infectés dés avant le confinement. Mais rappelez-vous, si vous demeurez à la distanciation recommandée de 100 cm, vous passerez au travers et ne risquerez rien. Sauf si la personne infectée fait « atchoum », auquel cas le virus peut se voir -furtivement- catapulter jusqu’à 10 mètres et plus et passer de salles en salles par la climatisation.

Le virus demeure actif après s’être posé sur différentes surfaces pour une durée de deux heures. Non, six. Ou dix. Ou pendant plusieurs jours, on sait pas trop. Mais ça nécessite un taux d’humidité de 20%. Ou peut-être 40% ou 65%. Baladez-vous toujours avec votre sèche-cheveux. Le modèle à pile, si vous sortez de chez vous.

Le port de masques sert strictement à rien, sauf que si vous en portez quand même, vous pourriez prendre le risque de vous sauver la vie. Surtout s’il devient obligatoire quand ils seront enfin disponibles.

Les magasins sont fermés, sauf ceux qui sont ouverts. N’y allez surtout pas sauf si vous vous y êtes autorisés. Supportez aussi l’économie locale en n’y allant plus jamais sauf si vous portez un scaphandre de chez Intersport.

Ne vous rendez pas dans les hôpitaux ou les cliniques sauf si vous devez vous y rendre. Même chose pour les cabinets médicaux ou d’infirmières. Vous ne pouvez vous y rendre qu’en cas d’extrême urgence, à condition que vous ne soyez pas déjà malades ou symptomatiques. Quant aux personnels soignants, allez-y quand même, même si vous êtes un tout petit peu malade si vous voulez qu’on continue à vous applaudir sur BFM ou sur la BBC tous les soirs à 20heures. Mais portez un masque.

Vous aurez tout un tas de symptômes quand vous serez malades, mais vous pourrez aussi être malade sans en avoir aucun, avoir des symptômes sans être malades, et même être contagieux sans avoir aucun symptôme. On vous souhaite bonne chance !

Vous pouvez pas aller au restaurant mais vous pouvez leur demander de vous livrer des petits plats à domicile. Mais vous ne saurez pas s’ils ont été préparés par des cuistots infectés mais asymptomatiques ni même s’ils portaient des gants et des masques en préparant votre tambouille. S’ils déconfinent un jour les bars et les restos, vous devrez porter un masque et ne manger que des plats liquides servis dans des tupperwares hermétiques munis d’une paille que vous pourrez glisser sous votre masque. Et une seule personne par table pour respecter la distanciation.

On nous rabâche le nombre de morts au fil des jours, mais on ne sait toujours pas combien de ces morts sont effectivement morts du Corona puisqu’on n’a testé que ceux qui étaient déjà presque morts pour savoir si c’était bien le Corona qui allait les achever. Ceci signifie qu’ils nous aplatissent la courbe, ou peut-être pas puisque l’immense majorité de ces morts n’a jamais été testée. Mais leur modèle est certain et leurs données consistantes. Sauf que pas du tout.

Il n’existe à ce jour aucun traitement, sauf qu’il en existe peut-être un qui apparemment ne présente aucun danger pour la santé ou si peu sauf si vous dépassez la dose prescrite, ce qui est le cas de tous les médicaments qu’on peut avaler sur le marché, y compris le Paracétamol, le sucre, le dentifrice et le savon de Marseille.

Nous devrons rester confinés jusqu’à ce que le virus ait complètement disparu, mais ce dernier ne disparaitra que lorsque la population aura atteint l’immunité collective, ce qui implique de faire circuler le virus partout…, mais pour ça, faudrait encore éviter de confiner les gens et les encourager à sortir le plus possible… ? En plus, personne n’est sûr d'être certain que cette immunité soit pérenne, il se pourrait même qu’une personne immunisée mardi ne le soit plus mardi prochaîn…

Ce virus est soit-disant apparu à cause des pangolins dépecés vivants sur un marché de Wuhan, sauf que le professeur Montagnier de l’institut Pasteur qui décrit tant le traitement du Professeur Raout pour son « manque de rigueur scientifique » nous dit qu’il sait de source sûre qu’ils proviennent d’un laboratoire P4 de la même ville (labo franco-chinois de l’Inserm), ceci sans lui-même en apporter le moindre début de preuve scientifique, tandis que les chinois nous racontent que c’est des militaires américains qui l’ont importés à Wuhan lors des Olympiades militaires de la même ville. Allez donc démêler cette pelote de laine et qu’est-ce qu’on en a à foutre d’abord, le virus est là et c’est tout ce qui compte pour ce billet qui va faire le buzz mondial, thank-you, ma Natacha !
Ooops, encore un autre truc commun à nos deux cités: Pour les hommes, et pour les seuls hommes, y a un truc qu'a disparu depuis le confinement: Y a plus de foot, ni apéro entre copains, ni parties de fléchettes / pintes de bières au bars du coin. Quant aux femmes, espèces de veinardes, elles n'ont rien perdu de leurs habitudes: Vaisselle, aspirateur et garde-chiourmes. Hey, les hommes, réveillez-vous, vous laissez pas marcher sur les pieds !

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