30 nov. 2007

278. Recette pour un ravalage magique (...de l'art, pas du cochon)

Voila, à l’aide d’une paire de ciseaux, découpez le tour de la mer Egée,
Ou bien découpez un petit bout de ciel parisien,
Yes you can, mais surtout sans abimer les pieds de la tour Eiffel.
Et procurez-vous une revue de rues pavées
Zurichoises meublées de bancs, de banques et de saltimbanques.

Ceci fait, découpez aussi quelques ruelles de Galway ;
Ou d’autres du quartier juif de Tarragone si ça vous chante.
Mais agrémentez-les alors de cinés, théâtres, cafés et librairies.
Mettez en valeur tout ce qui ressemble à une vitrine d’antiquités.
Egayer le tout d’azulejos lisboètes ne déparera pas votre travail.

Certes, un robuste anaconda brésilien de l’Orénoque non plus.

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Et n’omettez surtout pas les bois, mystiques tel Brocéliande,
Tout plein de bois, de lacs, de ruisseaux et de mangroves.
Ah car surtout, il faut veiller à ce qu’il y ait de la flotte !
Ici et là, plein de flotte où nageront des ides hybrides exotériques.
Tant qu’à faire, balancez leurs quelques céramiques pompéiennes.

Forcément, n’oubliez pas Bouddha, le Lotus rédempteur au centre.

A l’aide d’une plume, inscrivez quelques triolets de cornemuse
Calédonienne que vous juxtaposerez à un paysage toscan hivernal.
Il ne vous reste plus qu’a découper votre sourire,
Luisant de toutes ses dents, magnétique et ravageur
Et à l’adorner de cornes de Minotaure sur fonds marins abyssaux.

Si possible ceux que franchirent Moïse et tous les siens.
Hâtez vous de découper une dinde protobionique
Artificiellement clonée sur fond de ciel nocturne.
Lattez le pourtour de votre œuvre de bandelettes coupées
Outrageusement dans une vieille carte marine ottomane usagée

Mais emplie de trésors enfouis et oubliés.