18 avr. 2007

247.Des courbes et des triangles


Les gens qui me connaissent bien - ou qui le croient - voient mes défauts plus que toute autre chose. La plupart du temps d’ailleurs, c’est tout à fait intentionnel.

J’ai tendance à jouer les snobinards, ce qui me rend fortement dogmatique. Je suis sec et bravache - en plus d’être tape à l’œil -, ce qui me rend froidement direct. Je suis inconsidérément impulsif, ce qui implique qu’on me traite facilement d’égoïste.
Je sais aussi rester très vague dans mes propos, ce qui m’évite de ne pas vous décevoir. J’ai du mal à me détacher du passé, ce qui complique le fait que je devrais cesser d’être rancunier. Je suis dominateur, ce qui me permet d’envoyer balader tous ceux qui ne boivent pas de ma soupe.

Ces quelques qualités, parmi tant d’autres, sont celles que je préfère dévoiler les premières. Je porte ma médiocrité - ainsi que ma méchanceté - sur la poitrine, comme une médaille honorifique avec laquelle vous devez compter. Je sais que je suis, comme beaucoup d’autres, une marchandise avariée.

Cassé brisé en quelques sortes, mais encore capable de mener une vie fonctionnelle.

Depuis quelques mois pourtant, mon auto-dénigrement a commencé à se délaver. J’ai cessé de m’arracher les croûtes, et désormais la cicatrisation peut débuter.
Quand je parle de mes défauts, c'est pas pour rechercher la confirmation de mes qualités. Généralement, quand on le fait, ceux qui vous aiment ne perdent pas de temps à vous protéger et à vous remonter le moral. Ils vous soulignent vos bons côtés. Ils vous flattent de compliments. Ils vous aiment.

Mais en ce qui me concerne, quand je dis du mal de moi, la plupart du temps c’est parce que c’est la vérité. Je ne ments pas sur les pires traits de ma personne. Tout ce que je demande quand je le fais, c’est que mon interlocuteur admette que c’est vrai. À partir de là, on peut avancer ensemble munis de cette certitude. De ce savoir.

Ce post pourra vous paraître étrangement aléatoire. Je me suis laissé dire hier soir que personne ne pouvait savoir la façon de fonctionner de mon cerveau. Que le processus de la pensée n’a aucun sens quand on s’en trouve à l’extérieur. J’ai répondu à ce spéléo psychologue que c’était intentionnel. Que je ne pouvais autoriser quiconque à me déchiffrer. Mais, dans mes vagabondages, il existe un sentier chaotique que l’on peut reconnaître avec le temps.

Ce qui m’a amené à ce post m’est arrivé il y a quelques instants.
Je venais de raccrocher le téléphone dans lequel je conversais avec une personne que j’admire et que je respecte. Je me tenais dans l’encadrement de la porte de ma cuisine, une tasse de café et une clope à la main, ma louve tentant d’échapper à ma ligne de vision. Soudain je me dis, qu’est ce qu’elle voit quand elle me regarde ? Voit elle la déchéance, ou seulement le bon côté ? A t’elle une vue équilibrée ? Est elle objective ou emplie de préjugés ?
En fait, je m’en fous. C’est juste ce qui me traversa l’esprit à ce moment là.
C’est peut-être la raison pour laquelle je l’aime et la respecte tant. Elle me permet de tout questionner…
Et réellement, s’il existe une personne qui peut voir la lumière au travers de toute cette merde, il importe peu que vous soyez bons ou mauvais. Même si ce qu’elle voit n’est pas de toute blancheur, le simple fait que cette personne existe rend sa texture à tout le reste.