27 mars 2007

237. Merci pour tout rien


Merci la Droite, merci la Gauche et merci le Centre de nous montrer qu’il y a encore de l’espoir. Que l’amour peut atteindre chacun d’entre nous le long de la route.

Que chacun de nous a l’opportunité de rencontrer quelqu’un soulevant les mêmes questions, recherchant la même vie et se battant dans la quête de la signification du même merdier.

Tellement de mécontents posant les bonnes questions mais s’éloignant la queue entre les jambes à la poursuite de leurs vieux rêves appétits.
Ça ressemble à ces blagues archi-connues auxquelles nous sourions tous mais sur lesquelles nous refusons d’agir. Le flot est grand, l’opposition trop forte, personne ne croit réellement qu’on puisse renverser la vapeur.

J’entends tout le monde gueuler, mais je vois personne bouger. Se remplissant la panse de bouffe et d’alcool pour évacuer le stress, remplir le vide, calmer la douleur, repousser l’attente, puis avalant des cachetons pour se masquer le résultat. Vivant plus longtemps en se demandant pourquoi. Pour posséder quoi ? Une caisse de plus, ou une bécane ? Une plus grande baraque ou une retraite dorée ?

Mais le travail ne tarit jamais. Le labeur offre du travail à une économie qui a besoin de consommateurs autant qu’elle a besoin de travailleurs aux dépends d’un globe en perdition qui supporte ça. Nos greniers et nos caves n’y suffisent plus. On a créé des entrepôts pour conserver le reste de nos acquisitions passées ayant trop de valeur pour atterrir à la décharge. Le nombre d’objets s’agglutinant sur nos épaules, nous écrasant, nous maintenant là où nous avons toujours été, et où nous demeurerons tant que la barque flottera.

Je crie. Et je jure que j’en entends crier bien d’autres. Mais j’arrive pas à les atteindre.Et si j’arrêtais ? Si j’arrêtais de bouger. Si je refusais. Si je refusais de me noyer. Si j’arrêtais de respirer pour reprendre mon souffle, pour laisser parler mon esprit. Vous m’écouteriez ? M’entendriez vous ? Que penseriez vous de moi ? Qu’en auriez vous à foutre ?

Je vois la plupart des morceaux d’une vie comblée éparpillés autour de moi mais je me sens incapable de les organiser en une marche consistante vers l’avant. Ça suffit pas de savoir, de voir, de sentir tout ça. Ça demande de l’équilibre. La force invisible qui rend tout compatible. Qui crée la symphonie qui devient l’amour, la paix et la signification de la vie. Voyager en solitaire demande le plus considérable des efforts.

Alors j’apprécie notre rencontre virtuelle et l’espoir d’un partenariat spirituel. Quelqu’un dans la même quête et le même voyage. Se posant la plupart des mêmes questions, s’interrogeant sur la même société. Demandant tellement plus de la vie que ce que nous proposent 91,6666667 pour cents de vos faces de merde.