28 nov. 2019

374. La Scoumoune


Cette petite histoire ne vous est pas gracieusement offerte grâce au soutien financier de la "FRANÇAISE DES JEUX"

Certains d'entre vous se rappellent sûrement de ce film de 1972 avec Belmondo et Claudia Cardinale? La Scoumoune. 
Scoumoune, en argot, signifie anti-baraka ou 1/baraka pour les férus d'algèbre, la déveine, la guigne, la poisse, l'infortune, l'adversité, la tuile, le manque de bol, en gros, la malchance selon les jargons que vous utilisez, selon que vous vivez dans le 16ème ou dans le trou du cul du 93.
Ma chère grande tante Anastasie, il faut lui reconnaître ça, était une personne négativiste. Ou, pour être plus exact, disons plutôt une âme à la personnalité non seulement renversante mais inversée. 
Se tenant à l'écart de tous plaisirs de la vie, la sienne ne  tournait qu'autour des Jeu de Loterie, victime innocente de la Française des Jeux, bijou de famille récemment volé par les Marcheurs au bon troupeau récalcitrant puis bradé à leurs amis et soutiens pour quelques deniers, truc de merde destiné à vous faire les poches tout en vous faisant rêver d'être des Grands Ducs. 

Mais jamais ô grand jamais n'avait t'elle de sa vie accepté les risques dus au hasard. Alors un jour, alors qu'elle était encore d'un age où les hommes en chasse ne s'écartaient pas encore trop sur son passage, elle eut l'idée lumineuse de ne plus acheter de tickets de loto, mais d'en noter les numéros. Et à ce jeu là, elle jouait pour perdre. 
Grande tante Anastasie, après le tirage, consultait avec anxiété la liste des numéros sortants, trop guillerette de ne voir aucun des siens y figurer. "Aujourd'hui, j'ai gagné du 1er au 50ème prix que j'ai joués à ne pas gagner!", s'exclamait-elle à chaque tirage.
En fait, elle gagnait à perdre, et perdait à gagner. Mais un jour la scoumoune lui dévoila son vrai visage en lui sortant la mauvaise pioche qu'elle redoutait tant: Elle nota tous les numéros qui sortirent gagnants de la grande loterie annuelle européenne. De quoi racheter le château de Versailles et toutes ses dépendances. Une perte incommensurable.
Mais Grande Tante Anastasie avait plus d'un tour dans son sac ainsi que l'esprit revanchard: c'est dès le premier essai que la balle unique planquée aléatoirement dans le barillet de son six coup euthanasia la triste vie de grande tante Anastasie.

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21 nov. 2019

373. L'Île et Vilaine, c 'est pas le pays de George Sand (ni d'Halle Berry)


Cette histoire vous est gracieusement offerte sans le soutien financier du  "CONSEIL GÉNÉRAL DE L'ÎLE ET VILAINE"

Il était tard ce dimanche soir de 2002 tandis que nous traversions la lande sur la double bande de bitume qu'on nomme la voie express; il nous restait encore près d'une heure de route sur le chemin du retour vers la casbah, après un long weekend passé en famille dans l'enceinte d'un monastère bouddhiste dans la Mayenne. Il faisait frisquet ce soir là, et le ciel était clair et étoilé entre Rennes et les landes de Lanvaux, avec seulement de rares nappes de brouillard éparses dérivant in-substantiellement à travers la chaussée comme de vieux lambeaux  fantomatiques coincés dans les limbes entre ce monde et le prochain. Presque comme ---

-"Un fantôme! Philippe, regarde, un fantôme!"
Je fus tiré de ma rêverie en mode auto-pilote par le cri d'alarme de Marylou et par ce que j'avais - à première vue - pris pour un panneau de signalisation réfléchissant dans le pinceau de mes pleins phares à la bretelle de sortie d'une aire de repos.
-"Tu veux dire la femme au bord de la route?"
-"Tu..., tu l'as vue, toi aussi?"
-"...
-"C'est..., c'est..., c'est la Dame Blanche.!" s'exclama ma louve.  C'est.., mon Dieu, on dirait un ange !"

J'écrasai mon pied au plancher et accélérai en serrant instinctivement les fesses pour mettre la plus grande distance possible entre nous et cette apparition, tandis que le flash-back terrible de cette nuit inoubliable de 1996 remontait comme  un missile le long de mes cervicales, le souvenir douloureux de la honte que m'infligea cette monstruosité depuis l'entrée jusqu'aux tréfonds de mes entrailles, après que je me fus arrêté et ouvert ma portière à cette beauté transcendantale que j'avais crue désespérée, éplorée, en mal d'amour, errante et perdue.  
Je savais pertinemment aujourd'hui qu'il ne s'agissait pas d'une quelconque vapeur éthérée de vie échue ou disparue. Ni d'une messagère du Saint Esprit. Ni non plus, vous pouvez me croire, d'une divinité, d'une nymphe des bois ou de l'hologramme de la Fée Morgane, même si nous n'étions, à vol d'oiseau, qu'à quelques lieues de Brocéliande.

-"Désolé d'altérer ainsi ta perception, chérie, mais je crois pas que ce qu'on vient de voir appartienne à la longue liste de défunts disparus ou de personnages de contes de fées ou de légendes." 
-"Mais comment tu peux dire ça ? Elle m'a regardée, elle m'a suivie du regard de ses grands yeux d'un bleu profond..., si belle! Je l'ai vue, ô ce corps de déesse, cette gorge, si pâle, elle avait l'air d'un ange, si triste et si réelle..."
-"Ça, pour être réelle, elle l'était, mon bébé, tu peux me croire, mais un ange, sûrement pas! C'est une Drag Queen, un transsexuel dans une robe de mariée équipée d'un variateur de luminescence."
-"Hein? Et comment tu sais ça, toi?"
-"Hem, ...la robe diaphane, bébé," lui mentis-je par omission, ne souhaitant pas lui conter dans le détail toute l'horreur de notre précédente rencontre. "J'ai vu son énorme engin à travers le tissu de sa robe à la lueur de mes phares, aussi clairement que je te vois"continuai-je à lui mentir,  "et n'oublie pas que nous traversons une région perverse, l'Île et Vilaine. Et cette femme là, je dois te prévenir, elle est, ou plutôt il est, ...hyper puissamment vilaine. Tu veux pas de lui dans notre voiture."

Marylou me toisa comme si j'avais trois têtes, puis fit une moue étrange, comme appréciative, avec sa bouche.
-" M'man?" souffla la voix petite voix endormie de notre fille depuis la banquette arrière, "On peut s'arrêter, j'ai envie de faire pipi?"
-"Nan! Chérie, dis lui de serrer les fesses et de patienter juqu'à Ploërmel et le Morbihan."

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14 nov. 2019

372 - 16 Novembre 2019: Journée mondiale des sanitaires


Cette histoire ne vous est pas gracieusement offerte grâce au soutien financier des meubles sanitaires  "JACOB DELAFON"

Un des plus graves problèmes au confluent du sanitaire, de la pauvreté et de la santé mondiale est pourtant depuis longtemps l'un des plus difficile à visualiser. Je veux parler des chiottes sauvages en pleine nature, en pleine rue, en bords de rivières ou en bords de mer. Environ 1/3 de l'humanité n'a pas de toilettes à sa disposition pour vidanger ses entrailles. 
Nous parlons de 2,5 milliards d'individus. Rien qu'en Inde, ils sont 525 millions à faire leurs petites comme leurs grosses commissions en plein air. Et rien que dans ce pays, cet état de fait est responsable de la mort de plus d'1 million d'enfants âgés de moins de 5 ans par an. Vaincus par leurs diarrhées.
Plus de gens meurent dans le monde du fait de manque de toilettes que de la somme des décès dus à la malaria et au Sida conjugués à ceux dus aux 5 maladies mortelles les plus communes connues.
Mais rassurez-vous, chez nous, tout va bien. Une Start-Up française, "Trone", à la pointe de l'innovation, propose désormais des toilettes art-déco, kitsch, à la pointe de la technologie. De quoi ravir tous les bobos bien-pensants du Marais comme tous les amis branchés de Benjamin Griveaux ou de Gabriel Attal.
Certains modèles sont hallucinants, on se croirait dans une cabine de téléportation ou une machine à voyager dans le temps. Mieux qu'une DeLorean.
Et ça a l'air de marcher très fort: le hashtag #bathroomselfie apparaît plus de 1.5 millions de fois. Instagram n'est pas en reste avec le compte @ohlesjolies-toilettes. Les chiottes font désormais partie intégrale des stratégies de communication. Gilets Jaunes, foin des Ronds-Points et autres Places remplies de pittbulls de l'ordre, désormais, c'est aux gogues Jacob Delafon que ça se passe! 


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8 nov. 2019

371. Rétablissons les faits


Cette histoire ne vous est pas gracieusement offerte grâce au soutien financier ni de  "PLAYTEX" ni de "WONDERBRA"

Dieu le père rendit visite à Ève dans le jardin d'Éden. "Alors, tout se passe bien, ma p'tite dame?" s'enquit-il en se lissant la barbiche.
"Ô oui, mon créateur, tout est si merveilleux", répondit Ève, "Les levers et couchers de soleils sont époustouflants, les fragrances à couper le souffle, la flore ... tout est splendide. Mais j'ai toutefois un petit soucis à vous soumettre. C'est ces seins que vous m'avez donnés. Celui du milieu repousse les deux autres vers l'extérieur, je n'arrête pas de frotter dessus avec mes bras et ça me fait des rougeurs, en plus, ils n'arrêtent pas de se griffer dans les branches et de se piquer sur les épines dans les rosiers quand je me ballade dans le Jardin. Et ça fait vraiment mal des fois...". 
Ève poursuivit en informant son créateur que puisque de nombreuses autres parties de son corps venaient par paires - tels que ses yeux, ses membres, ses oreilles et ses autres orifices naturels - elle pensait que deux seins feraient de son corps quelque chose de symétriquement beaucoup mieux "balancé".
"Tu n'as pas tort", répondit l'Être suprême. "Mais ce n'était qu'un premier jet, tu sais. J'ai donné jusqu'à six mamelles à certaines de mes créations, alors je m'étais dit que la moitié pour toi devrait suffire. Mais je comprends ta déception et je vais t'arranger ça, poupée. Immédiatement". Dieu se pencha, lui arracha le nibard du milieu et le balança dans un tas de ronces.
Trois semaines passèrent et Dieu rendit de nouveau visite à Ève dans le jardin d'Éden. 
" Alors, comment se porte ma création favorite ? " s'enquit-il en soupesant les deux mamelles restantes et en jetant un oeil distrait sur l'état de cicatrisation de l'ablation de la troisième.
"Super, fantastique", répondit Ève, " sauf pour un petit oubli. Voyez-vous, Dieu de peu de cervelle, toutes vos autres créations vont par paires. La biche a son cerf, la vache a son taureau, la brebis son bélier. Toutes vos créations ont leur compagnon. Sauf moi. Sniff, je me sens si seule".
Dieu le père rumina ça quelques instants puis lui dit, "Tu sais, Ève, tu as totalement raison. Comment ai-je pu passer à côté de ça? Tu as vraiment besoin d'un compagnon et je vais t'en créer un immédiatement. Avec un morceau de toi même. Maintenant, laisse moi réfléchir... où ce-que j'ai bien pu balourdé ce nichon que t'avais en trop ? "
  
Alors, est-ce que tout ça n'a pas un peu plus de sens que c't'histoire de côtelette? Pasque à nous les mecs, il nous manque pas de côte, ni à gauche ni à droite, mais les nanas, il leur manque bien ce troisième nibard. Vérifiez vous-même chez votre revendeur Playtex ou Wonderbra !

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1 nov. 2019

370. Il faut sauver notre poule


Un problème résiduel dans le marché des bagnoles met un frein puissant entre l'optimisation des constructeurs automobiles et ce qu'il y a de mieux pour la planète.  La cupidité peut fonctionner comme critère d'optimisation à condition que le marché soit parfaitement ouvert, précis et juste. 
Les compagnies cupides prendront leurs décisions en se basant sur la meilleure façon de s'optimiser en fonction de leur environnement: Comment faire le plus de fric possible dans ce monde de moutons? 
Mais la course au pognon d'une compagnie n'est bénéfique pour la société que lorsque les profits de cette compagnie sont précisément corrélés avec la quantité de valeur nette positive que ses produits ou ses services fournissent pour le troupeau.

Si je me lance dans la vente de limonade sur les marchés avec un stand en bas de la rue Bichon, chaque fois que je fourgue à mes clients un délicieux verre de limonade, il est fort probable que ces derniers vont me recommander à leurs potes et deviennent des clients fidèles dans ma bonne ville. Je leur ai fourni une valeur positive et le succès de mon entreprise est monté avec elle.
Succès = Valeur fournie. Motivation et/ou incitation sont alignées.
Si un autre client se présente et que je lui tend son verre de limonade avec une mouche à merde bien grasse flottant à la surface, il ne reviendra plus vers mon stand et il dira à tous ses potes de ne plus venir étancher leur soif chez moi. J'ai causé du tort et mon succès en a pris un coup.
Succès = Valeur fournie - Tort causé. La motivation comme l'incitation sont toujours alignés.
Mais que se passe t'il si je découvre un produit chimique que je peux rajouter à ma limonade qui empêche les mouches d'atterrir dans ma limonade? Ce produit chimique est sans goût, sans couleur et sans odeur. Mais je sais qu'en boire régulièrement causera des dommages irréversibles pour la santé de mes clients dans une ou plusieurs dizaines d'années. 
Mes clients ne ressentiront rien dans l'immédiat, donc ça n'affectera pas l'opinion qu'ils ont de ma limonade ni le succès de ma petite affaire.
Comme expliqué plus haut, Le Succès = la Valeur fournie - le Tort causé. Le tort causé est désormais un coût non comptabilisé, aussi connu sous le terme d'"externalité négative". Ma motivation ou mon incitation n'est plus désormais alignée avec les meilleurs intérêts de mes clients assoiffés. Si tout ce qui m'importe, c'est ma cupidité et le profit maximal que je compte en tirer, je continuerai à utiliser le produit chimique, parce que c'est plus motivant économiquement parlant.

Ce type d'externalité négative décrit la façon dont les fabricants de tabac s'en sont tirés comme des communiantes pour leurs crimes d'homicides pendant tant de décades. Le coût à long terme de la santé de leurs clients n'était pas pris en compte car les clients en ignoraient les conséquences pour leur santé ou même leurs vies ; l'effet négatif n'arrivant que bien des années plus tard, et il n'existait pas de textes de lois pour les poursuivre pour les dommages causés.

Se basant uniquement sur une conduite d'optimisation cupide, les fabricants de cigarettes agirent de façon totalement rationnelle. Ils augmentèrent les taux de nicotine dans leurs produits, ajoutèrent des éclats de verre dans les filtres afin d'y créer des crevasses facilitant le passage donc permettant une plus grande ingestion de nicotine, causant encore plus de dégâts mais augmentant aussi la demande - mais, puisque les dommages n'étaient pas comptabilisés, c'était du net purement positif pour les compagnies. 
Et lorsque les campagnes anti-tabac débutèrent pour éduquer les clients sur les dégâts du tabac - ce qui lia le coût de clients effrayés à une demande en baisse - l'industrie du tabac se paya les services de scientifiques à l'intégrité au ras des pâquerettes pour discréditer les campagnes négatives et brouiller le message des lanceurs d'alerte. La prise de conscience générale arriverait un jour, mais le plus longtemps ils pourraient la retarder, le mieux ils se trouveraient d'un point de vue financier. 

Les gens appellent ça le mal, mais tout ce que c'est vraiment, c'est une industrie agissant pour ses propres intérêts et ceux de ses actionnaires selon les paramètres de son environnement. La cupidité est une motivation simple - elle prend tout ce qu'elle peut prendre, et elle repoussera toutes les limites possibles ou encore permises afin d'optimiser au mieux. 
J'ai utilisé comme exemple les compagnies de tabac, mais j'aurais pu remplacer celles-ci par celles des fast-foods, des fabricants de produits électroniques émettant des radiations tels nos smartphones et la 3G, 4G, 5G etc, l'industrie de la Finance, les industries chimiques et pétrochimiques, pharmaceutiques, agro-alimentaires, et même, tenez-vous bien, la classe politique.
Dans l'industrie automobile, l'externalité négative, ce sont les émissions de CO2. Si vous trouvez un moyen pas cher et facile de produire des voitures qui déchargeront leur merde au dessus des nuages sans que personne vous en fassent payer l'ardoise, pourquoi tenteriez-vous de changer quoi que ce soit?
Même histoire que pour le tabac. 
Sauf que là, ce sont les compagnies pétrolières et les fabricants automobiles qui s'offrent les scientifiques au rabais. Au lieu d'emphysèmes pulmonaires à court terme, on a les pollutions urbaines à court terme. 
Au lieu des dégâts sanitaires à long terme, comme les cancers du poumon, on a les dégâts à long terme pour toute la planète avec le réchauffement climatique, la fonte des glaces et la montée des eaux, les feux de forêts et la multiplication des ouragans et autres tornades et inondations.

Nombreux sont qui ont écrit sur les coûts cachés des émissions de carbone, et nombre d'entre eux, des deux côtés de l'échiquier politique, ont proposé une solution logique: Une taxe carbone à revenu neutre.
Une taxe carbone à revenu neutre est à "revenu neutre" car toute augmentation des revenus de l'état résultant de cette taxe serait contrebalancée par une diminution d'une autre taxe, par exemple la taxe d'habitation ou l'impôt sur le revenu. Ce qui en fait une proposition discutable politiquement.
Cette taxe peut s'appliquer à n'importe quel point de la chaîne depuis l'extraction pétrolière jusqu'à la pompe et l'effet serait le même - il deviendrait soit plus cher de conduire votre bagnole, soit moins juteux pour les actionnaires de la compagnie pétrolière, ou les deux. 
Avec la taxe carbone en place, lorsque vous contribuez aux émissions de CO2, vous en payez également le prix - ce qui incite aussi bien les producteurs que les consommateurs à chercher des alternatives. Ça ne signifie pas l'interférence de l'état sur le marché, ça signifie la réparation par l'état d'un bug dans ce marché.
Au lieu de ça, le gouvernement offre des réductions d'impôts à ceux qui achètent des véhicules électriques - dont on sait que leurs coût de fabrication en terme d'émissions de CO2 sont 10 fois supérieurs aux coûts de fabrications de véhicules à combustion interne - et subventionne l'industrie de l'énergie renouvelable, ce qui ressemble plus à une industrie qui jette ses ordures en pleine rue, et le gouvernement réagit en payant ces industries pour qu'elles arrêtent de le faire, au lieu de leurs foutre des amendes pour l'avoir fait.

D'autres fois, les gouvernements tentent de forcer la réduction des émissions de CO2 en obligeant les fabricants automobile à créer un nombre minimal de véhicules à taux d'émission zéro - avec des effets limités. Le problème, c'est que les les géants automobiles et pétroliers ont tant d'influence que toute tentative d'un gouvernement à effectuer des changements par des lois ou réglementations finissent tellement allégées qu'elles en deviennent inefficaces. 
Comme les pesticides à moins de 1.5 mètre des habitations quand 150 mètres minimum étaient requis.

S'agissant de la taxe carbone à "revenu neutre", la seule explication pour ne pas en avoir une semble être l'influence financière que les grands pétroliers ont sur nos gouvernements en subventionnant leurs campagnes électorales - parce qu'il me parait que tout politicien, quel que soit son parti, devrait être en faveur d'une taxe carbone à revenu neutre. Non?

Sans conséquences négatives pour leurs émissions de carbone, l'optimisation de la cupidité pousse certains groupes automobiles à améliorer leur technologie, comme la sécurité, le confort, la qualité et le plaisir de conduite parce que ces éléments là sont liés à la demande des consommateurs - mais ceux- ci ne changent absolument rien aux émissions de carbone - et même ils les augmentent en phase de production - parce que l'équation de la cupidité refuse de prendre en compte ce coût.
Alors la raison pour laquelle, plus d'un siècle après la fondation de Ford, nous utilisons encore de vieux moteurs à combustion interne polluants est simple: Aucune des pressions exercées sur l'industrie automobile ne se sont montrées suffisantes pour la pousser au changement. 
L'industrie automobile a encore besoin de ramer dur pour optimiser certaines qualités de ses véhicules - c'est pourquoi les autos sont devenues plus sécurisées, plus confortables, et plus efficaces avec le temps. Mais le défaut le plus criant de la bagnole moderne - le déversement constant de CO2 dans l'atmosphère - est demeuré inviolé, parce que c'est gratos, parce que la super grosse influence de BP, Exxon ou Total sur nos politiques font que ces derniers continuent de le permettre, et parce qu'il n'y a personne qui va jaillir d'une cave et traverser la canopée pour démontrer au tas de moutons que nous sommes qu'il existe un moyen alternatif.

C'est effrayant. Quelque chose de vraiment, terriblement mauvais est sur le point de nous tomber sur la gueule qui pourrait rendre nos vies présentes légitimement pires dans le futur, mais nous sommes confrontés à un dilemme de prisonniers - Il serait vraiment vraiment mieux pour nous tous de changer collectivement, mais nous sommes à la merci de chaque PDG, lobbyiste et politicien qui ont une motivation personnelle à maintenir le statu quo. 
Les gens disent souvent "Voici le monde que nous laisserons à nos enfants et nous le bousillons pour eux," mais pour les élites et hommes de pouvoir ayant les possibilités de changer les choses, leurs enfants n'en seront que mieux lotis s'ils font le plus de fric possible aujourd'hui même. La situation est engluée.

Une industrie profondément établie et stagnante est comme un pays dirigé par une dynastie profondément enracinée - difficile de pénétrer le statu quo. Mais même dans le cas des systèmes de castes les plus puissants, parfois la bonne personne ou étincelle se pointe au bon moment pour initier le bon mouvement, et une révolution peut s'embraser. 
Mais, vu l'urgence de la situation et si une telle étincelle survient, il y a de fortes chances que ça ne se passera pas sans casser d'oeufs, beaucoup d'oeufs, des millions d'oeufs, des dizaines et des centaines de millions d'oeufs dont nous ferons probablement partie. 
Êtes-vous prêts au sacrifice suprême pour sauver Poupoule?

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