Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

14 nov. 2010

349: Biutiful

Inarritu vise haut la balle quand il en vient à la misère de ce monde. Sa matrice des connections humaines reflète la malchance et l'infortune - avez-vous vu 21 grammes ou Babel? . 

Les bonnes gens prennent d'infortunées décisions pour survivre, à seule fin de subir d'horribles conséquences parce que - ouais, ben parce que la vie ne pardonne rien. Uxbal - personnage central du film, joué par Javier Bardem - caractère type d'Inarritu, est forcé de prendre des choix difficiles chaque jour de sa vie, vivant dans les ombres de l'existence humaine avec une famille dont les liens ne se raccrochent qu'à la condition bipolaire de sa femme. 

Il souffre d'une maladie dont l'issue est fatale, ses enfants sont des souffre-douleur, ceux de sa femme à la présence chaotique, son propre frangin se la tape dans son dos, ses meilleurs potes immigrés clandestins revendent de la came pendant qu'il les couvre et les couve innocemment, ses potes catalans prédateurs de main d'oeuvre asiate l'exploitent jusqu'au bout des bombonnes de gaz, les gens qu'il assiste grâce à ses dons de spirite pouvant  communiquer avec les morts récents lui en veulent aussi souvent de ses intercessions qu'ils ne lui en sont gré. 
Et chacune de ses intentions bien-intentionnées le rapproche un peu plus d'un abîme sans fin.

Les jours de joie ne durent pas, ils n'ont d'ailleurs jamais vu le jour dans ce but. La descente aux enfers d'Uxbal est graduelle et tortueuse: même lorsqu'une bouée de sauvetage semble lui avoir été jetée sous la forme d'un semblant de famille retrouvée, elle n'avait rien d'une rémission. Inarritu veut nous faire comprendre que la vie est vraiment un cancer pour certains, et que peut-être la misère ne cesse t'elle qu'après la mort.

Un film sur l'incapacité de l'être, malgré ça tourné admirablement...

28 juil. 2010

348: Love in Breizh


Je viens juste de recevoir le dernier numéro de Géo dont le thème est l'amour dans le monde. 50 lieux mythiques que ce magasine s'est attaché à mettre en avant pour y décrire l'amour sous toutes ses formes: L'Inde, son Taj Mahal et son Kamasutra, les amours voilées du Golfe Persique, l'amour sans limites sur fond de Bossa Nova au pays des Cariocas, le Québec ou tout commence par un cul et où, comme chacun le sait, tout finit par un bec. Et j'en passe...

Mais c'était omettre notre chère Bretagne, et, en Bloggonaute consciencieux que je suis, je me devais de combler cette lacune. Alors, pour les aficionados de Géo frustré(e)s de cette omission, voici de quoi y remédier: En Bretagne, tout commence par un coup de biniou suivi d'un coup de cidre puis, lorsqu'il fait beau, c'est au choix: sur une plage exhalant l'iode et le varech tandis que sternes, mouettes et autres goélands vous font la sérénade, alternativement dans un champ d'artichaux si la côte est trop loin ou que le besoin est pressant, d'autres fois ce sera un champ de poireaux, et très rarement - sauf si abus de cidre il y a eu - dans une lande d'ajoncs - mais alors là, attention, ça risque de piquer!

Et puis, vu que quand il fait beau, c'est signe de mauvais temps (Fahl Amzer en langue locale), le plus souvent, c'est sous la couette que ça se passera: quelques frotti-frottas préliminaires pour se réchauffer avant l'acte lui-même, quelques instants de relâche ensuite , puis quelques frotti-frottas de nouveau pour se réchauffer encore avant de remettre le couvert... Marylou, ma Louve, pure-sang made in Brittany comme le savent ceux d'entre vous qui squattent fréquemment dans les parages, étant une grande frileuse, les frotti-frottas préliminaires peuvent parfois s'éterniser loin en deça des limites raisonnables fixées par notre druide.

Voilà, j'emaile ça à Géo immédiatement en priant le ciel de les voir publier un addendum - ou pour le moins des excuses - dès le prochain numéro.