Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

5 mai 2009

343. Écoute ton cœur...


Écoute ton cœur! Enfin, c’est ce que semble invoquer le cliché à l’image de John Turturo sous le nez du flingue à Gabriel Byrne dans Miller’s crossing (Un cadavre sous le chapeau des frères Coen). Ridicule, vous ne trouvez pas ?

Après tout, en période de crise émotionnelle, nous ne pensons pas clairement, toutes nos facultés ne tournent plus rond et nos jugements sont biaisés. Nous perdons si nous jouons, nous faisons des faux pas, nous révélons certains des aspects de nous même que nous aurions mieux fait de garder secrets.
 Le joueur de poker émotionnel révèle son jeu. L’athlète émotionnel manque ses marques. L’amoureux émotionnel perd de son allant. Indifférents à l’adrénaline ainsi qu'à la cortisone, aux TICs comme aux TOCs sans compter les phobies comme ont si bien tenter de l'expliquer les mecs hier soir en Direct sur France 3, l’esprit reste clair et la main reste ferme. Le matelot stoïque grimpera bosco, le mec cool meublera les rêves de vous-mesdames.

Les émotions sont des moments de faiblesse et un caprice de l’inexpérience. En suivant notre tête, nous sauvons la face et nous réussissons. Et pourtant, de tous temps, j’ai eu le courage – ou peut-être la faiblesse – d’écouter mon cœur et celui de prendre des risques et j’en ai été récompensé. 
Oh, je dis pas que j’ai toujours savouré le goût de ces dernières. Je me suis ramassé plus d’une tarte dans la gueule de par le monde et même trois coups de surin dans une rue mal famée de Paname. Je me suis retrouvé mortifié, horrifié, paniqué. Mon état m'a confiné parfois à la panique avec toute sa logique démente qui vous empêche de considérer la situation d'un œil lucide et vous pousse toujours plus loin dans le registre du mélodrame. Et j’ai suivi mon cœur jusqu’à la brisure totale.

Mais ce n’est que par les risques que j’ai pu expérimenter les joies les plus intenses et voir les plus étonnantes beautés de ce monde. 
Et les échecs ? Les meilleures leçons que l’existence m’aie données comme mes plus palpitants souvenirs. Sans prises de risques et sans rêveurs, nous n’aurions pas la beauté qui nous entoure chaque jour. 
Le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives sans quoi la société n'est plus qu'un rêve de prédateur. Les artistes calculeraient leurs revenus potentiels et s’évaporeraient. Les sportifs et les acteurs calculeraient leurs chances et se feraient experts comptables. Les musiciens et les chanteurs s’enfermeraient dans leurs greniers. 

Sans le courage du hidalgo de Cervantès, celui de ressentir ses émotions et d’agir sans réfléchir, nous n’aurions rien de ce pourquoi nous vivons. Suivre sa tête permet de survivre à la vie, mais écouter son cœur est la seule façon de la savourer. Ce qui fait la qualité de notre haine, c'est la tendresse qui l'alimente.

Non, le cliché était juste depuis le début.
Mais on l’oublie trop tôt.