Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

3 nov. 2009

347. Merci Ernö...


Vous ne saurez jamais de quelle hauteur vous aurez chuté tant que vous ne vous serez pas relevés. Lalala!
Étonnant vraiment de réaliser l’épaisseur de merde qui nous entoure chaque jour. La vie est organique, systématiquement, et tout commence par notre bonne vieille machine. Cet adorable et tendre assemblage de mécaniques pétantes et glougloutantes qui tente de donner un sens à ce que nous consommons.

"Vous êtes ce que vous consommez".
"Vous devenez ce que vous bouffez".
"Bouffez de la merde, finissez en tas de merde."

Beaucoup plus clair, soudainement, n’est-ce pas, amis lecteurs ? Mangez des gâteaux tous les jours et prenez du poids. Buvez de la Vodka tous les soirs comme Yvan Rébroff et doublez de volume, de l'Ouzo à chier comme un hélléne et triplez de volume comme Demis Roussos.

Sûr, science toute simple : causes et effets. Logique conventionnelle. Ce dont on ne cause pas souvent, c’est du lien entre la santé physique et le bien être mental ou spirituel. Comme si l’esprit et le corps étaient en quelques sortes des éléments à part, chacun d’entre eux affecté par ses propres lois.

J’ai moi même passé des années à me dénier l’union de tout ce qui regarde le physio-organique.Où cela nous conduit-il, et où est-ce que ça se terminera ? Ce que je réalise est que si je fais pas un effort constant pour la maintenance de ma casbah, de mon esprit et de mon âme – si j’en ai bien une - …, je suis perdu. Pourquoi me faire chier à m’instruire et élever mon niveau culturel et artistique si dans le même temps je laisse mon corps se transformer en tas de merde ?

Prenez le Rubik Cube. La résolution de ce gadget casse-tête est impossible si l’on ne s’attache à résoudre qu’une seule des faces colorées à la fois. Ça fait des années que je me promets de m’y attacher. Modérer le café, diminuer le sucre. Mille excuses. Demain peut-être. Plus tard. La prochaine fois. Promis.

Mais il n’y pas de prochaine fois car la merde s’entasse. C’est là la clé. On se doit à nous-mêmes de rechercher une vue d’ensemble. D’être les personnes que nous pourrions être à tous points de vue. Ernö l'a bien compris en mettant au point son casse tête. (comme quoi la Hongrie a mieux à offrir que des merdes UMPistes, soit dit en passant).
A nous de nous recentrer. Jour après jours.

22 sept. 2009

346. Homo / Faux Bi



Un truc me tracasse dans la brise qui fait plier les antennes du rafiot dont je suis le cap'tain - mais pour combien de temps?
Avec les moyens modernes, satellitaires surtout, je peux désormais causer avec toute ma famille quand ça m'prend. Et voyez vous, j'adore causer avec ma poupette de fille et le reste de son entourage.

Elle me raconte en passant qu'elle a un ami homo qui joue du saxo et qui étudie la danse classique, elle a 15 ans et son ami en a 16. Cool, rien à dire là-dessus.
Parallèlement, ils sont nombreux les mecs de son entourage, qui souhaiteraient, quant à eux, éradiquer - ce sont leurs mots - ce mec là ainsi que tous les pédés de leur entourage.
Aaaatchoum! S'cusez-moi... 


Ce que j'en pense, c'est que haine, jalousie et regrets déferlent comme les lames de l'atlantique Sud dans les cerveaux des machos de la Cité face à des homos dans la peinture se la jouant honnête. 
Ils décident alors de faire payer très très cher cette franchise. De faire payer plein pot pour leur intelligence, leur sensibilité et surtout leur fierté de vivre ce qu'ils sont. 
Je pense que les homophobes ne sont que des puceaux ou des branleurs refoulés de la quéquette qui ne cherchent qu'à s'venger de leurs frustrations. 
Hem, mes propos n'regardent que moi... et tous ceux qui s'y r'trouveront.



18 juin 2009

344. Test de lancement aquatique

Menace que je mets rarement à exécution, faute de bande passante sur ce maudit rafiot. Pousser un coup de gueule, même de loin, ou vous priver de dessert ne porterait pas à conséquence de toutes manières. Vous envoyer au lit sans vous conter de petite histoire, c'est vous renvoyer à la noircité de vos sombritudes. Et ça, nous en avons tous, hem, l'habilité, si ce n'est pas ...l'habitude.

Mais ça m'fait tout d'même un tout petit peu mal au cœur. Tout de même...
J'ai le canal carpien gauche qui fait des siennes depuis quelques jours: Mon jeu de guitare s'en ressent ainsi que les tympans de mes hommes de quart. 
Heureusement que le droit est fluide sinon je sais pas comment je ferais quand les yeux bleus de Marylou planent sur mes rêves. Juste au dessus de ma couchette.
Mais bon, time to launch a blank missile: Three, two, one, Go!
How's the test? How did it go????

5 mai 2009

343. Écoute ton cœur...


Écoute ton cœur! Enfin, c’est ce que semble invoquer le cliché à l’image de John Turturo sous le nez du flingue à Gabriel Byrne dans Miller’s crossing (Un cadavre sous le chapeau des frères Coen). Ridicule, vous ne trouvez pas ?

Après tout, en période de crise émotionnelle, nous ne pensons pas clairement, toutes nos facultés ne tournent plus rond et nos jugements sont biaisés. Nous perdons si nous jouons, nous faisons des faux pas, nous révélons certains des aspects de nous même que nous aurions mieux fait de garder secrets.
 Le joueur de poker émotionnel révèle son jeu. L’athlète émotionnel manque ses marques. L’amoureux émotionnel perd de son allant. Indifférents à l’adrénaline ainsi qu'à la cortisone, aux TICs comme aux TOCs sans compter les phobies comme ont si bien tenter de l'expliquer les mecs hier soir en Direct sur France 3, l’esprit reste clair et la main reste ferme. Le matelot stoïque grimpera bosco, le mec cool meublera les rêves de vous-mesdames.

Les émotions sont des moments de faiblesse et un caprice de l’inexpérience. En suivant notre tête, nous sauvons la face et nous réussissons. Et pourtant, de tous temps, j’ai eu le courage – ou peut-être la faiblesse – d’écouter mon cœur et celui de prendre des risques et j’en ai été récompensé. 
Oh, je dis pas que j’ai toujours savouré le goût de ces dernières. Je me suis ramassé plus d’une tarte dans la gueule de par le monde et même trois coups de surin dans une rue mal famée de Paname. Je me suis retrouvé mortifié, horrifié, paniqué. Mon état m'a confiné parfois à la panique avec toute sa logique démente qui vous empêche de considérer la situation d'un œil lucide et vous pousse toujours plus loin dans le registre du mélodrame. Et j’ai suivi mon cœur jusqu’à la brisure totale.

Mais ce n’est que par les risques que j’ai pu expérimenter les joies les plus intenses et voir les plus étonnantes beautés de ce monde. 
Et les échecs ? Les meilleures leçons que l’existence m’aie données comme mes plus palpitants souvenirs. Sans prises de risques et sans rêveurs, nous n’aurions pas la beauté qui nous entoure chaque jour. 
Le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives sans quoi la société n'est plus qu'un rêve de prédateur. Les artistes calculeraient leurs revenus potentiels et s’évaporeraient. Les sportifs et les acteurs calculeraient leurs chances et se feraient experts comptables. Les musiciens et les chanteurs s’enfermeraient dans leurs greniers. 

Sans le courage du hidalgo de Cervantès, celui de ressentir ses émotions et d’agir sans réfléchir, nous n’aurions rien de ce pourquoi nous vivons. Suivre sa tête permet de survivre à la vie, mais écouter son cœur est la seule façon de la savourer. Ce qui fait la qualité de notre haine, c'est la tendresse qui l'alimente.

Non, le cliché était juste depuis le début.
Mais on l’oublie trop tôt.

30 avr. 2009

342. Cochonnerie de fièvre

Cet article n'a pas reçu gracieusement de support financier des "SAUCISSONS COCHONOU"

Un jour, un bambou vint s'installer près d'un pommier sous lequel vivait un cochon noir enfiévré. Le cochon commença à réciter un poème phrygien pour le nouvel arrivant... et le bambou fit de son mieux pour compléter le cadavre exquis mais fut pris à cours d'idée... aussi écrivit-il une autre histoire afin que chacun puisse en profiter. 
Mais comme souvent en ce monde, la nature reprit le dessus sur la culture et tout à coup, le cochon interrompit le bambou en lui confiant qu'il avait toujours rêvé d'une trique à son image. Pour mieux séduire Miss Piggy, j'imagine. 
J'ai même entendu dire que les triques sont normalement frites à l'huile végétale... ce qui fait qu'elle s'oxydent avec le temps, et, euh, qu'en fait leur jus n'est pas très très digeste sans édulcorant. Mais bon, pour les cochons de pommier, il parait que ça peut passer.

Ils décidèrent d'aller se faire une partie de billard en s'empiffrant de biscuits roses en compagnie de la grand-mère du cochonou. Ce dernier dit que la huit était brune..., le bambou et le biscuit déclarèrent quant à eux qu'elle était samaritaine. La grand-mère ménopausée qui n'en avait rien à secouer des triques et des bambous continuait à rentrer les impaires. Le cochon fut pris d'une quinte de toux... dommage que le bambou n'était pas une variété de passiflore mentholée...

Parmi tout ce qu'on peut lire sur la grippe porcine sur le web, on retombe irrémédiablement sur les bonnes vieilles théories conspirationnistes. Ce sont les laboratoires pharmaceutiques, c'est pour stopper l'immigration, c'est pour réduire la population mondiale, etc. 
Hem, toutes sont évidemment plausibles mais toutes restent également à prouver. Il en existe pourtant une contre laquelle je m'élève de toutes les forces qu'a bien voulu me laisser la grippe aviaire: Ce serait un virus mis en place par les juifs qui auraient déjà fait une tentative en 1918 puis en 1976. Alors ça, c'est fort de chocolat antisémite. Laissez-moi vous assurer que si ça venait vraiment de chez ces braves gens, msieurs-dames, y'aurait déjà plus un Goy sur Terre pour le revendiquer. 
Et toc. Shalom alachem et Mazel tov à tous mes amis qui portent l'étoile.

Par ailleurs, je conseillerais, par mesure de sécurité, aux chefs d'Etats du G20 ainsi qu'à leurs ministres de plus aller se réunir à Charm El Cheick pour peaufiner leurs petites magouilles, les égyptiens viennent de décider de massacrer tous les porcs et les mangeurs de Cochonou se trouvant sur leur territoire, indigènes comme en transit.
Ils feront pas de prisonniers.

29 avr. 2009

341.L'homme en transes tranches.


L’homme collectionne constamment des morceaux de la ville comme un général de division tentant de recoller la carte d’un empire ennemi trouvée dans les restes d’un butin, organisant et réorganisant les pièces sur une table immense, cherchant quelque point faible dans la muraille défendant la ville.

L’homme va par les ruelles de la ville, par les boulevards, les librairies et les cafés perdus, ceux où l’on peut ressentir, en milieu de matinée, un soleil lointain et tiède vous réchauffer la peau. 
Parfois, il ressent la sensation de se trouver au fond d’une piscine, entouré de rêves sans formes et de reflets célestes - dans une dimension inconnue, au temps ralenti et à la lumière oblique – et il fouille la poche droite de son pantalon, à la recherche de la clef du tiroir en bas à droite de son bureau, celui où il conserve les étoiles d’un ciel nocturne, ramenées en fraude au passage des douanes poreuses du monde entier.

Dans une boite de bois ciselée, il conserve les antiques armes de son existence. Les balles d’argent, le marteau et les pieux. Mais la boîte est demeurée scellée et dans l’obscurité depuis des lustres et son image s’est effacée avec les ans. 

La vieille guerre continue quelque part dans le monde, mais par intermittence pour ce qu’il en sait, les batailles se confondent en son esprit et la peur qui lui irrite la peau sous un ciel en flammes lui parait un sentiment étrange : une nouvelle entendue au détour d’un étal ou peut-être lue sur une affiche collée sur un mur à travers la vitre d’un bus en transit.

En dépit de tout, l’homme traverse la vie en fumant des petits cônes, buvant des boissons réveillant l’esprit et lisant les pages d’une souriante irréalité. Rien de bien profond. 
Tandis qu’il range ses tasses et ses assiettes dans le lave-vaisselle et qu’il lave à la main le reste des ustensiles sous un filet d’eau chaude et de mousse savonneuse, il fredonne du Led Zeppelin avec son lecteur MP3 sur l’air de « Misty mountain dew », une brise marine assèche la sueur sur ses épaules et pendant quelques secondes, il ressent à nouveau la parfaite exactitude géographique et la vectorialité certaine qu’il croyait perdues.

26 avr. 2009

340.La constriction humaine


Ce post ne vous est pas gracieusement présenté avec le support financier des laboratoires du groupe " PFIZER "


Certains d'entre vous semblent aussi heureux de vivre que des berniques à marée haute. Ouais, ben désolé du peu mais il m'est plus facile d'imaginer en vol une escadrille de sumotoris en migration supersonique.

L'estime de vos semblables vous est précieuse - la preuve, je recherche la votre comme un affamé chaque fois que je vous fais un billet doux - mais avouez le, plus de sueur, de sang et de larmes ont été versées pour la conserver qu'on voudrait bien l'admettre.

Mon arrogance invétérée n'est pas que pur sarcasme mais plutôt un effort constant pour pas me noyer dans le doute et la haine de moi et de mes semblables.On fait tout notre possible pour faire croire aux autres qu'on est heureux - sauf peut-être le mec qu'a pondu "Les particules élémentaires", je le concède - 
Nous avons besoin de masques et d'illusions, peu d'entre nous peuvent se balader à poil sous le regard scrutateur des autres. Et même quand on tombe le masque, allez savoir si sous ce nouveau visage ne se cache pas un autre masque. 
Le fait de suivre les trucs tendances, d'acheter la dernière trouvaille pour pas passer pour des ringards devant nos semblables qui en font tout autant pour pas rester derrière.

Nous sommes les acteurs de la surenchère chronique qui tue notre planète. Faut-il vraiment une peur égoïste et viscérale de la grippe porcine ou du cancer du colon pour faire de nos corps et de nos vies autre chose qu'une poubelle industrielle?

Ouais, allez-vous me dire, y a rien de nouveau sous le Colisée, hein? Touché, mais je rajouterai aussi qu'y a rien de pire que de sentir qu'on est complètement foutus et de continuer à vivre comme si on le savait pas. 
L'éternité n'en a rien, strictement rien à secouer des productions du temps. On est beaucoup plus dans le No future aujourd'hui que du temps de Sid Vicious. Tout se casse la gueule d'une même glissade morne et fatidique. Putain, mais qu'est-ce qu'elle branle, l'Armée des 12 singes ?

Bon, je vais pas commencer à vous faire du Dostoïevsky. C’est pas le moment de me laisser aller aux remords, à la honte, au doute existentiel. Alors on va dire que peut-être que tout ça n'est qu'un jeu - la griserie de l'irrémédiable, le besoin de se placer dans une situation impossible pour s'obliger à la surmonter. 
Mais vous devez bien vous douter que la teneur de ces derniers mots n’est là que vous éviter une overdose de Xanax, produit phare du 21ème siècle que les enculés de chez Pfizer n'ont mis sur le marché que pour mieux ensommeiller les indormiaques comme de leur autre produit phare qui ne sert qu'à viagrater les grabataires.
Étodifiant, non ?

21 avr. 2009

339. Fight Club



Sans douleur, sans sacrifice, nous ne serions rien. Voici votre douleur – voici votre main en feu. Ne la traitez pas de la manière dont la traitent les morts.
Nos pères étaient notre image de Dieu. S’ils n’étaient pas à la hauteur, quelle image nous ont-ils donné de Dieu ? Vous devez considérer la possibilité que Dieu ne vous aime pas. Qu’il n’a jamais voulu de vous. Qu’en toute probabilité, il vous déteste. Nous sommes les enfants non desirés de Dieu. Alors soit! D’abord, vous devez abandonner. D’abord vous devez apprendre – pas la peur -, mais apprendre qu’un jour vous allez mourir.
Ce n’est qu’une fois que l’on a tout perdu qu’on devient libre de tout faire.(Extrait) 

Ce film est complètement déjanté – dans le bon sens si vous voulez mon avis – comme les beuglantes des Wampas ou autres Marylin Manson, sa bravade " qu’est ce que j’ai à perdre de toutes façons ? " nous dit assez de sales vérités pour assumer une vision prophétique. Sa rage sans compromission m’a titillé un neurone en cette période de crise économique – mais de soulagement pour la couche d’ozone, et Fight Club est devenu un de ces films qui parle à – et pour – toute une génération de gens aliénés engluée dans des structures corporatives, cibles de commerciaux, affamée de communauté et d’objectifs transcendants. Avec son refus - au cul les conséquences - de vivre une vie de merde ordinaire, Fight Club aborde sans peur la folie furieuse. 

Le narrateur anonyme vole de ville en villes, enquêtant pour le compte d'assureurs de constructeurs de bagnoles sur des accidents mortels impliquant des défauts de construction dans leurs véhicules. Et priant avec ferveur pour que son avion se crashe ou s’empale en vol dans un autre zing afin de le délivrer de sa narcolepsie spirituelle. 
 Il obtient son crash sous la forme d’un certain Tyler Durden – Brad Pitt - un alter-ego sauvage dont l’abandon téméraire des voies de la civilisation le tire brusquement de sa catalepsie et l’initie au côté sombre de la vie – en l’occurence une société secrète où les mecs se mettent torse-poil et se frappent sur la gueule jusqu’au sang. 
Prends ton temps, nous dit le film, chope le à la gorge, c’t’enfoiré, et écrase lui sa sale gueule sur le béton jusqu’à ce qu’il demande pitié. A un certain niveau, Fight Club semble ôter toute verticalité à la philosophie du “Vivre à donf !” qui domine tellement notre culture, même si cette philo est totalement suicidaire mais défendue becs et ongles par nos dirigeants et leurs bailleurs de fonds, forgeant un lien assez trouble entre l’auto-actualisation et le fascisme. « Semble. » Voyez-vous, car c’est pas de la tarte de définir ce que ce film essaie de nous dire – selon les schémas de l’authentique mode post-moderne, chaque fois qu’on pense atterrir quelque part, on se retrouve avec un uppercut dans les gencives qui mine complètement les ébauches de conclusion qu’on pensait avoir devinées à l’aide d’une nouvelle couche ironisante, un autre « mais… »

C’est dense et la mouture de ce film n’a pas dû être facile. Le scénario révèle et ne s’efforce de dévoiler ses plus profondes vérités qu’après mûres réflexions, discussions, argumentations et multiples visionnages. Un film à voir et revoir en DVD et à discuter autour d’un shilom au café Philo pour ceux qui ont pas suivi ce qui vient d’être dit. Aussi violent que puisse paraître ce film à première vue, Fight Club semble pourtant figurer sur la liste des favoris de nombreux Chrétiens cinéphiles. Je pense que c’est parce que ce film est contre tout ce que Dieu déteste, il est contre la culture même que toute Eglise se devrait de critiquer – relisez Jérémie : " Certaines choses doivent être complètement détruites avant que du neuf ne puisse être reconstruit." " Et il fut ordonné aux prophètes de détruire. " 

Les institutions, peut-être. L’amour propre, peut-être aussi. Le besoin de possession, peut-être encore plus. Alors j’ai applaudi ce film pour son message de vérité, de colère et de destruction. Nous ne sommes pas ce que nous possédons. 
Nous avons besoin d’autre chose. Nous sommes en colère parce que nous nous sentons ignorés et nous avons raison. Tout un tas de trucs a besoin d’être détruit – y compris moi, ma fierté, l’amour que j’ai de mes possessions – si ça peut aider à ma régénérescence. C’est le mot, c’est une histoire de régénérescence – une pulsion de mort, aussi douloureuse soit elle, pour apporter une possibilité de renaissance. 
Et de fait, ce film est saturé de clichés religieux, paroles bibliques, musique sacrée – mais où ai-je la tête ? sauf les Pixies bien sûr au générique, zique que nous tapons, moi et ma fille sur nos grattes respectives quand nous souhaitons taper un bœuf -. 
Ne laissez personne vous dire qu’elle sait exactement ce que voulait dire Jésus lorsqu’il disait " Le Royaume de Dieu souffre de violence et les hommes s’en sont emparés ", mais je pense qu’il s’agissait d’une bataille désespérée et sans compromis qu’il tentait de livrer pour se débarrasser du Royaume de Ce monde et en établir un nouveau. 
Et il y a quelque chose de similaire dans Fight Club. Les évangiles se devaient d’apporter de mauvaises nouvelles avant de tourner casaque – que nous devons dévoiler les noirceurs de ce monde avant d’extrapoler vers ce qui pourrait être juste, avant de trotter allègrement vers l’Eden. Le véritable appel de l’artiste – comme celui du Prophète ou du prêcheur – nous est donné dans le Roi Lear : « Disons ce que nous ressentons, pas ce que nous devrions dire. »

Fight Club reflète ce que nombre d’entre nous pensons ces derniers temps. Même s’il n’est pas si bon que ça pour nous en indiquer la voie – ses propositions semblent hors de portée pour le commun de nous autres, - fabriquer de la nitroglycérine avec de la cellulite de bonnes femmes et j’en passe. 
Mais un scénario n’a pas besoin que de strictes procédures : Tout prophète n’a pas la solution. Si vous avez une idée, je suis toute ouïe. 
Finalement, je dirai que ce film ne nous dit pas vraiment quoi faire avec les multinationales - saboter leurs communications? avec les politiciens, les pendre haut et court? Tout ce que ça nous dit, c'est de laisser parler notre colère et ça, je suis partant. 
Quand vous voulez.

20 avr. 2009

338. De temps en temps.


Un ami doit penser, - me vient le nom de Noun el Primero là- , que je suis un tout petit peu dur avec lui comme avec le temps. Oui, doit-il se dire, l’espace et le temps sont différents, mais la distance et le temps sont également non-existants et relatifs comme l’est le temps.

Après tout, me direz-vous, la distance ne peut être déterminée que par comparaisons. La mesure d’une valeur n’est qu’un pourcentage de cette valeur – comme dans mon métier où l'on utilise un ratio basé sur une minute d’angle à l’équateur. Rien en soi n’a de taille ou de distance. Il manque un ingrédient pour la comparaison.
Et en plus de ça, si on se réfère au vieil Einstein et à sa théorie, la distance rétrécit avec la vitesse, pourtant la vitesse n’est que distance divisée par le temps. Donc la distance n’est que la comparaison d’objets affectés par la distance – encore une comparaison à la Médor qui se mord la queue – et le temps, ce qui représente un rapport de changement de distance une fois de plus. Médor va se niquer et les dents et la queue. 
Tout ça est tout à fait brumeux, rien que du non-sens et on tourne en rond. Alors je devrais peut-être mettre ce genre d’arithmétique en veilleuse puisque je n’arrive pas à crocher le bon bout. Et j’ai même pas tenté d’essayer de vous causer de mécanique quantique là…

Alors El primero me fait remarquer que ça fait une paye que j’ai pas poster et se demande où que je suis rendu. Beaucoup de temps et de miles parcourus. Mais en fait, le temps existe-t’il vraiment? Okay, du moins pas de la manière que nous le croyons. Le temps n’est qu’une alternative au changement. La Terre change de position par rapport au soleil et nous comparons ces changements par rapport à la position relative de la Terre au Soleil, nous dérivons dans le temps.

La Marie-Josée Pérec fait un tour de piste tandis que la Terre effectue 1/525974.4 fois le tour de notre étoile. Nous avons là une comparaison et obtenons ce rapport de 1/525974.4. Ce rapport n’est pas super maniable, donc nous le baptisons une minute. 
Mais ne vous trompez-pas, les secondes, minutes, heures, jours et le reste de la cavalerie ne sont rien de plus que des proportions de changement. Ces proportions sont difficilement visualisables. Alors, comme pour plein de choses dans l’univers qui sont difficiles à imaginer, nous employons des métaphores.

Les gens ne peuvent conceptualiser Dieu alors ils se fabriquent un mec dans le ciel est le nomment « Lui », ils le dotent d’une main qui fait tout et d’un œil qui voit tout. Mieux qu’un manchot, pas pire qu'un cyclope. Les gens ne peuvent conceptualiser la mort, alors ils parlent d’un voyage et d’un départ. 
Et les gens ne peuvent conceptualiser les proportions de changement – le temps, alors ils se rabattent sur l’espace. Mais la mort n’est pas un voyage, s’il existe un Dieu, ça m’étonnerait fort qu’il ressemble à un homme, encore moins à un cyclope, qui plus est, manchot! De la même manière, le temps n’est pas l’espace.

Contrairement à ce que voudrait nous le laisser entendre le langage que nous parlons. Nous ne pouvons nous déplacer dans le temps. Nous ne pouvons aller plus vite que le temps ni moins vite que lui. Nous ne pouvons donc pas voyager dans le temps. Nous ne pouvons remplir ou vider le temps – ce n’est donc pas un contenant. Le temps n’a pas de densité.
Bon, d’accord, on fait parfois des métaphores qui portent à croire que temps et espace ne font qu’un, mais ce n’est rien de plus que de la sémantique. Le temps est – par définition – un rapport de changement, ce qui rend le voyage dans le temps une pure et ridicule utopie, n’en déplaise aux fans de la Delorean de Retour vers le Futur.

Mais en dehors des montagnes de Science-Fiction issues de cette métaphore espace-temps, je me demande bien ce qui quoi d’autre en est sorti. Des physiciens de la théorie nous parlent d’un continuum espace-temps et d’une théorie des cordes qui les relieraient. 
On parle de génies là, tenez-vous bien, et je suis pas assez balèze pour comprendre ne serait-ce qu’une pico-partie de leurs travaux, mais je me demande s’ils prennent régulièrement en compte que le Temps n’est qu’une proportion de changement. Je me demande s’ils sont conscients de la puissance qu’a sur nous le langage.

Tu as maintenant un indice, à ta question pleine d'inquiétude, Primero du Nom, je théorise depuis Noël sur les cordes de ma Fender, des airs à deux temps, des valses à quatre temps. Mais comme pour bien d’autres choses qui n’existent pas vraiment – Dieu, culture, nation, nous ne pouvons nous évader du concept spatial du temps. 
Tout le monde croit que c’est vrai, alors, pour rendre les choses plus pratiques, nous prétendons que l’Empereur manchot porte un smoking. Alors mes amis, je pense que vous feriez mieux de continuer à profiter de la S.F de ce Blog et à vous laisser bercer.
Par le temps, je veux dire.