Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

17 nov. 2008

335. Pensées trop piquantes...


J’ai jamais pu m’habituer à comprendre les couples qui se complaisent à vie dans une relation sans amour, co-habitant longtemps après que les mélanges de fluides se soient taris, mais c’était avant d’avoir rencontré ma louve et appris la triste vérité.

Le fait que les gens restent ensemble des lustres après que l’amour se soit évaporé par le conduit de cheminée réside dans le fait que c’est la solution la plus facile. 
Sûr, l’un ou l’une des deux pourrait mettre les voiles – comme je le fais trois fois par an sur mon rafiot -, mais ça impliquerait le désembobinage des assurances vie, le démêlage des prêts bonifiés, la construction minutieuse d’un nouveau nid et de rudes batailles sur les droits de garde de Dina qui est le nom de baptême de notre chatte siamoise éborgnée.

Il est beaucoup plus simple de cohabiter par défaut jusqu’à ce qu’enfin, les différences irréparables – c'est-à-dire les penchants de votre mari à porter des couches-culotte ou à organiser des soirées sado-maso dans mon garage – ne finissent par vriller le parachute. Vivre ensemble sans amour peut ne pas sembler l’idéal, mais l’autre alternative – la séparation – est un cauchemar logistique.

Je crains le jour où ma louve m’éjectera de la maison pour de bon, me laissant grelotter sans même une pampers pour me réchauffer les c… sur le pas de porte de notre maison. 
Je peux très bien n’avoir aucun emprunt à rembourser, ni aucune collection de CD digne de ce nom à vénérer mais j’ai une super télé plasma satellite avec graveur à emballer et je me suis il y a longtemps juré sur la tête de l’autre là-haut que jamais plus je ne m’amuserais à en retripatouiller le câblage pour le restant de ce qui me reste à vivre. 
Dieu merci, ma relation n’a pas encore atteint le point de non-retour. Je n’en suis même pas encore rendu à l’étape sans amour, encore moins au stade irréparable cité plus haut.

Aussi, bien que je ne puisse me targuer de porter des couches-culotte comme votre taré de mari là-haut, ni de me déguiser en maître dominant ou en esclave soumis devant le pare-choc de votre 4/4, je peux tout de même comprendre par où il passe. 
Après tout, vous devez pas être de la tarte non plus ; si vous ne vous étiez pas transformée en une telle chienne frigide, il n’aurait sûrement pas été conduit à rechercher l’illumination de façon si insalubre.
Jusqu’à ce que ses changements d’humeur à vous ou que ses changements de personnalité à lui ne fassent déborder le vase, une paix instable a perduré. Sûr, il peut très bien avoir haï votre vieille peau de vache, mais pour les quelques minutes quotidiennes qu’il vous côtoyait, il était plus simple de maintenir le statu quo. 
Quelques instants de bavardage anodin au petit dej’ et pendant les repas qui suivent sont un petit prix à payer pour éviter un coûteux divorce.

En fait, je vois à peu près aussi souvent ma louve que je vois le docteur. (Bien que je sois sûr qu’elle voit ce dernier beaucoup plus souvent que moi. En fait, des fois, je crois qu’elle ne voit que par lui.) 
Je ne m’intéresse pas particulièrement ni méchamment à ce Don Juan – pas parce qu’il ausculte un peu trop souvent à mon goût les parties intimes nobles de ma louve mais parce que c’est un putain de docteur tout de même et qu’aussi longtemps qu’il continuera à traîter mon palud quand je rentre de mer, je devrai supporter ce charmeur mondain.

Pareil pour Marylou, parfois elle buggue complet, mais la friction reste au minimum supportable parce qu’on ne se voit pas souvent. 
Et on se démerde quand même pour grappiller du bon temps par ci par là sous la couette ; généralement même, nous sommes plus enclins à nous générer des caresses intimes et réciproques du genre le plus insoutenable. Si si les filles, vous pouvez venir vérifier. Quand vous voulez.

Notre relation n’est pas une relation sans amour – du moins je ne le pense pas – mais nous nous voyons si peu que c’est dur à dire. (par exemple, je tape ce blog, l’horloge sur mon PC me dit qu’il est 23:37, ça roule comme c'est pas permis entre Malacca et l'île Maurice, je suis debout depuis plus de 17 heures et je n’ai pas encore posé mes yeux sur sa croupe qui se trouve à plus de 6000 nautiques dans le nord-ouest de là où je me trouve. Avec 6 heures de décalage à rebours. 
Le temps qu’elle se réveille, j’aurai encore rajouté quelques encablures entre elle et mon rafiot. Le temps que je rejoigne l'atlantique et ma destination finale, elle sera à tous les coups retournée au guichet aguicher le chaland du côté de son bureau de poste.
Bien que le fait de vivre des vies séparées sous un même toit ne soit pas l’idéal en soi, on peut quand même apprécier les moments grappillés sous la couette pendant les escales. Tard la nuit, quand l’étable est endormie, que la poste a fermé ses portes et que les Desperate Housewives ont cessé de vous exaspérer, nous nous trouvons en mesure de nous pelotonner l’un contre l’autre dans notre couche, et, après l’amour, de nous enlacer les doigts et de discuter de nos petits secrets. 
Et c’est dans de tels moments que je me souviens combien précisément j’aime ma louve : à cause de sa blonditude.

Hem, Marylou n’est pas blonde comme vous le sauriez si vous veniez traîner dans le coin un peu plus souvent. Mais ça ne veut pas dire qu’elle n’agit pas comme si elle en était une de temps en autres. Et moi, je suis vraiment un sacré veinard parce que j’ai le meilleur de ces deux univers opposés en ce bas monde – une jolie brune bandante avec tous les vertiges d’une blonde, mais sans les racines visibles ni l’armoire de toilette remplie d’eau oxygénée. ( Le péroxyde ne me dérangerait pas si ce n’était pour le fait qu’étant taggé électroniquement, je suis un peu anxieux de ne pas laisser la porte ouverte aux sarkoflics et autres fouille-merdes, du moins en amassant chez moi des produits pouvant servir à commettre des actes terroristes du côté de Neuilly sur Seine)
Comme toutes les véritables – et les fausses – blondes, Marylou a parfois tendance à balancer un tas d’inanités. (Exemple : Un coup, elle m’informa que nos toilettes débordaient. "Je viens juste de poser mes divins petons dans une mare merdique s’étalant sur le carrelage en faisant pipi. " " Putain, lui répondis-je, c’est la chasse d’eau qu’à dû être choquée "

Son crime le plus impardonnable, toutefois, est celui de ne jamais rien comprendre à mon humour. Demandez à n’importe quelle femme ce qu’elle préfère chez les hommes et une écrasante majorité de ces gazelles vous répondra que c’est leur capacité à les faire rire. 
Et bien devinez quoi ! Marylou est tombée sur le mec le plus marrant de toute la marine marchande et qu’est-ce que j’obtiens en retour : des soucis plein la cale sourcils froncés et un regard dubitatif. Même pas un sourire en coin ou un pétillement des lucarnes pour reconnaître mes talents de comédien. 
Autant j’aimerais croire que c’est parce que mon humour est d’une subtilité à faire pâlir lady Chaterley, le fait est que mes blagues sont puériles et au raz des pâquerettes. Mais même les petits rigolos minables méritent un peu de soutien, non ?

Ma femme ne rit pratiquement de rien, ma fille pratiquement de tout mais c'est parce qu’elle est trop jeune pour tout comprendre, mais vous, mes chers lecteurs – j’adore vous faire marrer parce que je sais que vous ne riez qu’avec le plus grand discernement, des rires à la mesure de l’humour qui les engendre. 
Marylou, donnons lui un peu de crédit, a parfois l’esprit caustique, même si je dois souvent repasser derrière pour les retouches finales "Quand je t’ai rencontré, je pensais que tu aurais un tout petit zizi qui frôlerait même pas les parois de mes muqueuses," me confessa-t’elle après quelques années de notre relation. " Dieu merci, je m’étais trompée ! " 
" Ouais je sais – notez ça dans vos calepins les filles – il se trouve que je possède un énorme pénis, " lui répondis-je modestement " et pourtant je suis toujours pas arriver à t'en raser les ni les bords ni les parois…"