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31 janv. 2008

305.SICKO: Trop ou pas assez?


J’ai regardé
Sicko de Michael Moore (2007), et son documentaire comportait tout ce que je m’attendais à y trouver. Il y a peu de temps, une connaissance m’avait dit qu’elle avait vu ce film et qu’elle en avait bouilli de frustration. 
Elle me dit que ce film l’avait remplie de honte d’avoir Sarko pour président, et que son seul espoir était que si chacun d’entre nous regardait ce film, ça engendrerait peut-être une étincelle révolutionnaire longtemps étouffée dans l'hexagone.
Comme vous pouvez sans doute l’imaginer, quand je démarrai le film, je le fis empli d’excitation par les promesses de vérités controversées. J’admets que Moore a tendance à verser dans le sensationnel, et que son penchant pour le dramatique peut souvent nuire à l’importance du ou des sujets abordés, mais l’un dans l’autre, le film est superbe et mérite d’être vu.

Sicko compare et mets en contraste le système de santé US avec les systèmes de santé britaniques, canadiens, cubains et… français - pour combien de temps ? - ; systèmes qui, pour l’instant, pourvoient à la couverture médicale de leurs citoyens, signifiant que tout un chacun dans ces différents pays reçoit des soins quel que soit le mal qui les atteint, que ce soit un rhume des foins, un accouchement ou une intervention chirurgicale de pointe. 
Sûr, les différents peuples de ces différents pays paient plus d’impôts, mais quand arrive la maladie fatidique et le besoin d’un coup de pouce financier pour y remédier, ils reçoivent cette aide.

En Amérique, et prochainement en France, ce qui compte aujourd’hui est ce qui a toujours prévalu : le fric. Les services de santé tendent de plus en plus à rejeter leurs obligations parce que le plus elles remboursent, le moins elles font de profits et le plus elles font de pertes. 
Le but de tout gouvernement libéral est de transformer les services médicaux en business, d’effacer le côté social de l’affaire. Au pire, avec les systèmes informatiques, les systèmes de santé vous enverront des inspecteurs dont le boulot consistera à éplucher vos antécédents médicaux, et dans quelques cas votre style de vie, afin de détecter des conditions préexistantes, ou des preuves qui pourront être utilisées pour vous refuser l’accès aux soins ou au traitement.
Pourtant, les services de santé ne sont que le sommet de l’iceberg . Les grands groupes pharmaceutiques ont un complet contrôle sur le coût de leurs produits, et ils utilisent ce pouvoir pour voler la société. 
Des retraités qui ont travaillé toute leur vie devront un jour vendre leurs maisons, et dans certains cas se mettre en faillite à cause de l’augmentation des coûts associés pour honorer les multiples ordonnances prescrites par nos médecins. 
Dont la plupart sont souvent redondantes, et seulement prescrites dans le but de palier aux symptômes associés avec l’ingestion habituelle des autres médicaments préalablement prescrits, ce qui induit à son tour encore plus d’effets non désirés en ce qu’on peut considérer un cercle vicieux.
Pour mettre ça en termes tangibles, disons qu’aux States, une ordonnance pour une cartouche d’inhalateur contre l’asthme qui vaut environ 200 dollars ne vous coûtera que 6,65 dollars au Royaume Uni et que 5 cents à Cuba. Voyez où veut nous amener Sarko et sa bande.

Bien sûr, il faut, pour être clair, ajouter dans l’équation la nature de l’incitation offerte aux médecins mêmes. Aux States - comme voudrait le faire Sarko chez nous -, on encourage les médecins à refuser de traiter un certain pourcentage de leurs patients. 
Maintenant, n’allez pas croire que j’accuse ici la totalité des médecins US ou par anticipation, la totalité de ceux de chez nous, certains d’entre eux sont conscients que c’est ce qui se passe en coulisses, mais tout docteur travaillant pour son propre compte et en affaires directes avec les compagnies d’assurance sait pour sûr qu’il gagnera plus en soignant moins.
En contraste, dans notre système traditionnel, les incitations gouvernementales envers nos médecins étaient jusqu’à présent structurées de manière complètement différentes, l’emphase étant placée sur le bien-être général de leurs patients. 
Par exemple, plus grand sera le nombre de patients qu’un médecin aidera à arrêter de fumer ou à abaisser leurs taux de cholestérol…, le plus il fera de profits. Bon docteur, grosse clientèle. Si vous le demandez à un docteur propriétaire d’une baraque à 300 000 euros et d’une Mercedes classe C ce qu’il en pense, il vous dira que seul un confrère souhaitant déménager dans un palais d’un million d’euros avec 5 bagnoles de luxe dans son garage multiplex trouvera nécessaire ce que préconise Sarko pour la refonte de la couverture maladie universelle.

50 millions de personnes n’ont aucune couverture maladie aux Etats-Unis – 1/6ème de la population. 18000 d’entre eux meurent chaque année de maux qui auraient pu être soignés. Sur les 250 millions qui sont assurés, nombre d’entre eux se battent becs et ongles pour payer les coûts croissants des traitements et des médicaments. 
D’autres ne reçoivent jamais les traitements dont ils ont besoin, même s’ils sont assurés, parce que leurs compagnies d’assurance trouvent des failles dans leurs historiques médicaux. 
Les Etats-Unis sont la nation la plus prospère et la plus puissante de la planète, mais ils n’ont pas de couverture médicale universelle. Voici ce qu’est le libéralisme, voici le rêve Sarkoziste.

Dans un pays bien gouverné, on devrait avoir honte de la pauvreté. Dans un pays mal gouverné, on devrait avoir honte de la richesse.
Confucius

La grandeur d’une nation se mesure à la façon dont elle traite ses membres les plus faibles. Mahatma Gandhi