Bienvenue, curieux voyageur

Avant que vous ne commenciez à rentrer dans les arcanes de mes neurones et sauf si vous êtes blindés de verre sécurit, je pense qu'il serait souhaitable de faire un petit détour préalable par le traité établissant la constitution de ce Blog. Pour ce faire, veuillez cliquer là, oui là!

31 déc. 2007

300. C'étaient les années bonnes...

- Un café, s’il vous plait.
- Et pour votre ami?
- Une bière.
- Maintenant? Si tôt?
- Ouais ouais, maintenant là.

Bar routier, économique, 7heures du mat’.

- Autre chose?
- Des tartines beurrées, siouplaît.
Elle nettoie le comptoir et me sert mon caoua.

- Votre ami, qu’est-ce qu’il écrit dans son gros calepin là-bas ?
- Jack? Il écrit un roman. Un truc sur le vagabondage.

- Mmmm, je crois pas que grand monde va l’acheter...
- Pas grave, c’est pas ça qui l’intéresse de toutes manières. Il aime coucher ses pensées, et pis c'est tout.
- Et vous, vous écrivez aussi ?
- Un tout petit peu, mais j’écrirai un peu plus quand que je serai calmé, au siècle prochain.

Elle me toise comme si j’avais trois têtes, son torchon à la main. Elle se rapproche : 
- Dans le futur ? Vous voulez me redire ça ?
- Ouais. J’écrirai dans un ordinateur.
Elle sourit: - Et votre ami aussi?
- Nan! Lui non. Mais il sera connu de tout le monde.
- Avec son livre sur les clodos ?
- Avec son livre sur les clochards – je confirme.
Je soulève ma tasse comme si c’était du Champagne, "Tchin tchin!" je lui dis et je m’envoie mon premier expresso de la journée.
- Et vous, vous allez être connu aussi?
- Non , je crois pas non. C’est à peine si que je me reconnaîtrai moi-même.

Et voilà, bonne année à toutes et tous et à la prochaine...

30 déc. 2007

299.En eaux troubles

En eaux troubles

Vois la minuscule barque qui traverse mes yeux clairs!
C'est elle qui nous mène balader
Sur les eaux sombres de ma Lune.
Visions d’eaux noires et stagnantes
Dans lesquelles flottent les dentures brisées
Des sexes de corail et des roses sans destin.

Puis le chant des sirènes ataviques,
Ces êtres d’un gothique de cathédrale
Qui du poignard de leurs mots
Me pénètrent le cœur tels les assauts plongeants
De milans de grand style,
Symphonies du sexe qu'archères du démon
Pianotent sur les cordes tendues de mes nerfs.

Mais ce n'est qu’un lambeau de rêve,
Qu'un vestige de nuit rebattue par le vent,
Qu’un rosaire hypnotique, abrutissant et idiot
Qui se plaît à creuser ce trou déchiqueté
Au cœur que le vers doit combler…
Mais ne comble jamais.

27 déc. 2007

298.Apprenez vous les uns les autres...


Parfois, les croyances de ma famille et de mon entourage peuvent présenter des dilemmes intéressants. Tout spécialement à cette époque de l’année, quand près de la moitié de la planète semble balayée dans un festival d’orgies et de foie gras. 
On se rassemble en famille et entre amis, et quand quelqu’un vous souhaite "Joyeux Noël", on sourit, offrant une réponse qui vient du cœur qui reflète nos sentiments d’une telle manière qu’aucune question ne demeure en suspend. L’assimilation dans toute sa béatitude.

Au fil du temps, nous avons appris qu’il était plus facile de se laisser porter que de nager à contre courant. Nous essayons consciemment d’éviter de déstabiliser la barque de nos compagnons, sachant qu’une réponse sarcastique et contraire à celle qu’on attend de nous fera froncer un tas de sourcils et soulever pas mal de questions ennuyeuses. 
Ce qui ne manquera pas de tourner à la confrontation, en sentiments blessés et en la baisse drastique des états d’esprits dans le voisinage d’une telle conversation. 
Alors on fait semblant, parce que vraiment, il n’existe aucune raison valable de souligner que nos croyances sont différentes de celles qui nous entourent. 
Il existe d’autres lieux et d'autres temps pour exprimer ce genre de conviction. Et c’est pas quand un païen comme moi se retrouve à siroter une coupe de Champ’ à l’ombre d’un sapin de Noël que ça doit se passer.

Je pense que ce qui me contrarie le plus, c’est qu’arrivé où je suis rendu, la plupart de mes voisins, de mes amis et des membres de ma famille savent très bien que je ne souscris aucunement à toutes ces croyances et coutumes chrétiennes. 
Ils savent que je préfère mettre l’accent sur le solstice d’hiver, et que c’est lui que je fête en fait. 
Et pourtant, malgré mes participations continuelles à leurs festivités, en dépit du fait que je montre un tant soit peu d’intérêt et que je participe même activement à leurs festivités – en les aidant à décorer l’arbre, en faisant sauter le bouchon de la vieille Clicquot et en déposant des cartons emballés de papier cadeau, personne ne semble porter un tant soit peu d’intérêt à mes propres croyances. 

Tous les ans, je reçois un paquet de cartes de vœux pour Noël, et je peux toujours compter sur ma mère pour m’envoyer une carte si franchement chrétienne que je suis certain que sous un spot de lumière noire, un test ADN révèlerait que cette carte a été imprimée avec le propre sang du crucifié. 
Et sur les centaines de fois où j’ai répondu "Joyeux Noël", je me rappelle pas d’une seule occasion où on m’ait répondu l’équivalent pour mes "Joyeux Solstice".

Après tant d’années à me conformer à leurs traditions, j’en arrive sérieusement à me poser des questions sur la nature même des relations qu’on peut avoir avec des gens qui refusent de faire ne serait-ce que le plus petit geste pour tenter de me montrer un respect similaire.
Tout ce que vous avez à faire est de me faire part au moins une fois de votre croyance intime, que celle-ci soit judaïque, kiskoolienne musulmane ou druidique, et ce sera la dernière fois que je vous imposerai par inadvertance un "Joyeux Noël" dont vous n’avez rien à secouer. 

J’ai reçu trop de cartes électroniques de Noël de la part de membres actifs du café Philo pour continuer à penser avoir affaire à des philosophes. S’il vous plaît, essayez donc de faire un effort pour ne pas imposer vos croyances à votre entourage. 
Le faire est faire preuve d’un manque total de respect, je pense à une certaine Plume59… aka Amélia dans un de ses commentaires sur mon post 296…

Alors je me demande, mais où donc ai-je dérapé ? Qu’ai-je donc de si différent que certaines personnes n’arrivent pas à comprendre mes sentiments ? Et est-ce que ça aurait changé quoi que ce soit si ce genre de personne m’avait souhaité un "Joyeux Solstice"? 
Cela résulterait-il d’un sentiment partagé ou cela sentirait-il un peu le forcé ? J’en sais fichtre rien. Comme la plupart d’entre vous, - même si on me dit associal - je suis un être social. 
J’ai aussi un souci d’appartenance, je veux de l’amour. Mais le temps a fait drastiquement baissé le niveau de mes attentes.

Le plus j’y pense et le plus je me dis que ceux qui balancent des "Joyeux Noël" aux quatre vents comme ils le font ne sont pas de véritables chrétiens, et ne célèbrent pas ce jour pour d’autres raisons que c’est une occasion de faire ripaille et que c’est un jour férié. 
Quand ils vous souhaitent "Joyeux Noël", ce ne sont que des mots vides de sens, appris, répétés et ressassés au fil des ans. Et la raison pour laquelle ils ne ressentent aucune compréhension pour mes propres croyances, c’est parce que les leurs à eux n’ont aucune valeur réelle. 
Pourquoi devraient-ils prendre le temps de m’honorer moi quand il n’ont aucun respect pour les valeurs mêmes de ce qu’ils fêtent ? A partir de là, le problème fait boule de neige.

Peut-être que le véritable problème que je ressens avec ces fêtes de fin d’année, c’est que c’est l’époque où les gens vous montrent vraiment dans quelle toile ils sont taillés, et celle-ci me paraît usée jusqu’à la corde.

26 déc. 2007

297.Arizona Dream


Le rêve arizonien est un film mythologique, philosophique et méditatif. Les émotions et les sensations n’arrêtent pas de se déverser ; la réalité et le rêve se mélangent de façon subtile dans cette comédie, mais on ressent une grande mélancolie en le regardant. La seule chose qui manque dans cette pièce est un héros. C’est Johnny Depp qui est censé l’incarner, mais on peut pas le désigner en tant qu’héros. Il y dévoile une âme sensitive et ne trouve pas sa place dans la société, il veut même pas faire l’effort de s’y intégrer. Il veut pas prendre part aux affaires lucratives de sa famille, comme celles de son tonton – M’sieur Smiley « Sweety » incarné par Jerry Lewis – qui vent des bagnoles de luxe. Au lieu de ça, il tombe amouraché d’une foldingue qu’a le double de son age et qui envisage de se tirer en Papouasie et de construire une machine volante. En même temps, il aime – mais ne le sait pas avant la fin du film – sa demi-sœur qu’est pas vraiment un canon d’après les canons de beauté de la StarAc'. Pourtant elle est belle si on la regarde à l’intérieur, elle joue aussi bien de l’accordéon que le mec des négresses vertes et rêve de suicide afin de se réincarner en tortue, un animal tout plein de timidité d’après les papous de Papouasie. Il vit avec les deux et un Husky dont il a rêvé au début du film. Ce rêve lui est arrivé via un ballon de baudruche du pôle nord, une tripe de turbot gonflée et déportée à NY par les brises nordiques – en fait, le poisson ressemble plus à un flétan – je peux l’attester en tant qu’ancien capitaine de pêche qu’en a pêché tout plein aussi bien du côté de Terre Neuve que du côté des Shetlands – Il se met à construire d’étranges machines avec sa vieille amante et se bat avec sa fillotte. Son meilleur pote est assez déjanté lui aussi – tellement affecté par le cinoche qu’il tombe en transe en tant que participant d’un film ou d’un autre. Ces mecs sont tordants, parfois dangereux, ils rêvent leurs vies plus qu’ils ne la vivent. Ils croient en des trucs insensés, ils veulent se barrer en Alaska et y vivre pour l’éternité, amoureux les uns des autres en cercles interminables. Même l’oncle de Joe – Johnny Depp - , le vendeur de caisses de luxe, n’est pas dans ses baskets d’un point de vue occidental. Il parait con – normal à tous points de vue – au début du film, mais en profondeur, il est autant rêveur et gamin que les autres protagonistes. Il est sur le point de se marier avec une jeune et belle nénette – normale elle aussi, sauf que des fois elle se met à pleurer et on sait pas pourquoi - . Il vent des Cadillacs et son rêve, c’est de les entasser sur la Lune. Il se parfume à la Cologne de bas de gamme et fait pousser des cactus. A la fin, il casse sa pipe et l’ambulance l’envoie direct sur notre satellite. Ce film est remarquable, plein d’effets « spéciaux ». Romantique et naïf, et désespérément solitaire parmi les merdes sorties des States.
La zique est superbe, Iggy Popienne et Mexicaine - Yo Senor, yo no me casaré, hey msieur, je me marierai pas...) et un Besa me mucho qui s'éternise mais qu'on aimerait jamais voir se terminer...
C’est vraiment étonnant, la manière dont Kusturica le bosniaque a réussi à pondre un film sur l’Amérique où des ricains se conduisent exactement comme des russes issus des steppes. Grosse contradiction du rêve slave et du rêve amerloque.
A ne manquer sous aucun prétexte. Il passe en ce moment sur Canal Sat et TPS, canal 105, jusqu'à début Janvier.

24 déc. 2007

296.Astrologie

Lorsque j'avais vingt ans et toutes mes dents -les vraies- , et tandis que je me trouvais sur une île au sud de l'Alaska en compagnie de mon ami Didier
(que je soupçonne fort d'ailleurs d'être le Did85 du commentaire sur mon post précédent, mais peut-être que je me trompe...), et que nous participions en territoire Kwakiutl à la cueillette des champignons magiques dans un pré entouré de Douglas - ouais je sais, ça fait beaucoup de et, mais hey, j'suis obligé sinon vous comprendrez queue d'âne et je me vois mal les remplacer par des 'y' d'Espagne, des 'unt' allemands ou des 'wa' du pays d'Aladin - et que les effets de ces psilocybes commençaient à nous irriguer sérieusement les neurones, je me souviens avoir levé les yeux au ciel. 
Ceci m’arrive encore – de lever les yeux, je veux dire -. On voit tout, de nuit, du pont d’un navire. Le ciel a la clarté d’un cristal de roche. Plus clair qu’aucun autre endroit qu’il m’ait été donné de visiter depuis.
Et en levant la tête, observant la multitude de nuées d’étoiles éparpillées dans le ciel nocturne, je réalisai combien minuscule et insignifiante était ma vie. 
Je m’imaginais ressentir la gravité s’appuyant sur mes épaules, m’empêchant de m’envoler. Me baignant dans la magnificence de ce nombre incalculable d’étoiles, sachant que chacune d’entre elles était plus grande que notre Soleil, je me sentis certain que la Terre n’était pas unique dans l’univers. Assurément, il devait y avoir de la vie ailleurs.
Et cette pensée me frappa, la vie est partout.

L’eau, ce grand catalyseur. Depuis les profondeurs abyssales non répertoriées sur mes cartes marines jusqu’aux sommets de l’Himalaya, la vie a touché notre planète, et elle est partout. 
L’aspect le plus fascinant de l’eau qui me fascine le plus est la théorie qui voudrait que cette dernière ne soit pas entièrement originaire de la Terre.
Certains pensent qu’une partie de l’eau qui recouvre ou imbibe notre planète fut déposée chez nous par des astéroïdes, des comètes de glace
Le potentiel existe, même s’il est rare, que de temps à autres, des objets célestes s’écrasent sur des planètes, y déposant de grandes quantités d’eau sous forme de gros glaçons.
Si c’est exact, ou même du moins possible, que la vie existe sur d’autres planètes, ceci soulève pas mal de questions dans mon esprit vadrouilleur en ce qui concerne nos vies ici sur Terre, et sur notre place dans l’univers. 
Si la vie existe sur des planètes similaires à la notre, a-t’elle suivi le même cheminement dans son évolution mentale ? 
Ces extra-terrestres sur ces autres mondes interprètent-ils et expérimentent-ils la vie au travers des mêmes émotions ? 
Leurs philosophies métaphysiques, leurs croyances et leurs valeurs sont-elles différentes des nôtres ?
Sont-ils plus ou moins avancés que nous en regard de leur interprétation et compréhension de la vie ? 
Sont-ils exactement nos semblables ? 
Ont-ils eu besoin d’un Jésus Christ à six pattes ou à trois têtes écaillées ? 
Est-ce que la vie, et l’évolution de la pensée suivent un chemin délibéré et spécifique, disons universel ? 
Ou bien alors est-ce que la manière dont évolue la compréhension ne se base que sur nos choix, en l’absence de creuset universel ?

Rendu à ce point, j’ai outrepassé mes pensées et je dois reculer de quelques pas. Sérieusement, qu’est ce que j’en ai à cirer que la vie existe ou non sur une autre planète ? Vraisemblablement, nous n’irons jamais les visiter, les rencontrer, ou apprendre ce qu’ils pourraient avoir à nous apprendre.
Pas de mon vivant de toutes manières.
En plus, c’est à peine si nous sommes capables d’apprendre les uns des autres ici sur Terre. Mes pensées s’égarent vers ce qui a un jour été dit concernant l’être humain dans l’espace : « Pourquoi nous casser le cul à explorer l’espace quand 95% des océans demeurent un mystère ? » 
J’aimerais bien pouvoir mettre un nom sur l’auteur de cette question, mais je suis quasiment sûr d’être certain que nombre d’entre vous se la posent ou se la sont posée aussi, d’une manière ou d’une autre.
Et pourquoi sommes nous tant fascinés par le futur ? 
Pourquoi ce besoin de tout consommer et puis d’agir comme une bande de squales affamés ?
Qu’est-ce qui rend si difficile l’appréciation de ce que nous possédons déjà ? 
Pourquoi est-il si difficile de nous arrêter de penser ou de faire ce que nous pensons et faisons, et de nous mettre à écouter ?

Quand je regarde ces étoiles, mes pieds bien campés sur la Terre ferme ou sur le pont de mon rafiot, je réalise que cette planète aussi est d’origine cosmique, et que chaque poussière d’atome qui la compose est aussi magnifique et mystérieux que les étoiles au-dessus de ma tête. 
Nous n’avons pas besoin de voyager dans le cosmos, nous y sommes déjà, flottant à la surface d’une roche géante ! 
Et par-dessus tout, nous n’avons certainement pas besoin de quitter la Terre pour atteindre la sagesse et/ou une meilleure compréhension. 
Tout se trouve à portée de main.
Mais seulement si on veut bien ouvrir les yeux.

23 déc. 2007

295.Disjonction

L’atmosphère sonore et enfumée de ce lieu de rencontre irlandais exporté en Bretagne vous dit que vous devrez rester debout. Prés du bar si possible. Si vous arrivez à y introduire mes flûtes. 
Christie Moore chante sur l’écran et la Guinness réchauffe les cœurs les plus endurcis. Entre les bribes de conversations, le bodhran à J.R., les rires et les balades du Kerry, j’entends un couple derrière mon dos.

Je les vois pas bien, le nez dans la mousse, trois doigts sur mon whistle et eux derrière ma nuque mais ils causent de séparation. Elle est pour qu’ils se séparent,
"Le mieux", dit-elle,  "c’est que chacun suive son chemin".
Lui est pas de’t’á fait d’accord avec elle, "Mais, pourquoi?" – qu’il dit -
"On va si bien ensemble..."
- "Non" - insiste la fille – "nous sommes trop différents, on n’aime pas les mêmes trucs, nous recherchons des choses différentes dans la vie."
- "Qu’est-ce que tu racontes ? On va tout le temps ensemble, on va partout ensemble, on partage tout, non?"
- "Nous sommes différents" – insiste-t’elle – "Nous rêvons d’une autre vie, nous n’aimons pas les mêmes trucs".
- "Comment ca, différents ?" – qu’il se rebiffe – "Est-ce qu’on va pas ensemble aux concerts? Au théâtre? Est-ce que je t’accompagne pas chaque fois que tu vas voir une expo? Et dans les galeries d’art? Est-ce que je t’ai pas accompagnée c’t’été au festival d’Avignon?... Ose dire que je te suis pas partout comme un p’tit
chien dans toutes ces merdes !!!"

21 déc. 2007

294.La raison de nos déraisons...

Voici de nouveau l’hiver, ouane more time… nos affaires courantes se mettent en veilleuse tandis que nous nous emmêlons les pinceaux de papier cadeau et de guirlandes et que nous nous préparons à passer un peu de bon temps en famille ou entre amis. 
Virtuellement, chacun de nous va célébrer cette époque de l’année, soit en communiant avec ceux cités plus haut, soit en participant à des orgies religieuses telles que Noël, Hannukah, Saturnalia ou Karachun pour n’en citer que quelques unes. Pourquoi donc est-ce donc que tant d’entre nous – et de ces traditions ancestrales – célébrons tous en cette période de fin décembre? 
Si on y regarde de plus prés, je veux dire, si vous me creusez un peu les neurones, vous découvrirez que la vraie raison de cette saison de fêtes se trouve dans le solstice d’hiver.

Avant même Jésus, Mohamed, Zoroastre, Bouddha, Mythra, avant le paganisme et avant même que les religions elles-mêmes ne soient inventées de toutes pièces, avant même que nous autres humains eussions atteint la forme que nous revêtons aujourd’hui, nous étions complètement connectés avec la nature et nous marquions le passage du temps à l’aide du Soleil, de la Lune et des saisons. 
Nous observions que le temps voyageait en cycles se répétant tous les 365 jours, enfin plus ou moins. 
Au travers de ce cycle, le Soleil passait de moins en moins de temps dans le ciel visible de l’hémisphère Nord – dont sont issues la plupart des parodies citées tout à l’heure – jusqu’à ce que, à un certain moment de temps particulier, ce dernier s’arrêta de passer moins en moins de temps à nous mater et à nous réchauffer pour ensuite se mettre à rester visible un petit peu plus avec chaque jour qui passe.

Ce moment très spécial – que nous appelons aujourd’hui le Solstice d’hiver - est certainement un moment joyeux qu’on anticipait alors, parce que de plus en plus de lumière et d’énergie s’abattaient sur les épaules de nos ancêtres de l’hémisphère nord chaque jour, le climat se réchauffait, et les cultures vivrières et nourricières reprenaient racines. 
C’était la promesse annuelle que le printemps – et puis l’été – allaient revenir. En voilà un événement qu'était digne d'être célébré !

Et tandis que nous autres humains nous multipliions et créions diverses cultures et religions, il devint tout à fait pratique pour les grosses pontes des proto-religions de l’époque d’assimiler et de fusionner la conscience et la célébration existante du solstice d’hiver et de placer leurs propres mythologie séminales autour de ce jour.
Voici pourquoi le solstice d'hiver se trouve être la raison de cette saison de fêtes.
Alors, à l’occasion de ce solstice que nous fêtons aujourd’hui, qui se trouve être le jour le plus court comme la nuit la plus longue de cette année encore plus catastrophique que la précédente, et qui se trouve aussi correspondre au 1er jour de l’hiver dans notre hémisphère, joignez-vous à moi pour tenter d’imaginer comment nos ancêtres observaient le temps. 
Imaginez la fascination et le respect qu’ils avaient pour la Terre et le Soleil, et imaginez la conscience qu’ils avaient de l’interconnexion et de l’interdépendance du monde vivant et du cosmos.
Notre grande famille humaine a traversé de longues épreuves et de rudes époques, mais le solstice d’hiver sera toujours lié à nos existences. C’est là une célébration qui nous lie au cycle même de la vie.
Joyeux Solstice à tous.

19 déc. 2007

293. Télé Réalité


Il fut un temps où la Science Fiction était un médium qui permettait aux écrivains d’explorer les questions les plus difficiles auxquelles était confrontée l’humanité. 
Les auteurs pouvaient y développer indirectement les dilemmes éthiques et moraux sans crainte de récriminations, parce que techniquement parlant, ils ne faisaient pas référence à notre monde, ou à quoi que ce soit de réel – ou plutôt de connu – sur notre planète. 
Pour la plupart d’entre eux, des auteurs, tels qu’Asimov, Bradbury, LeGuin, Van Vogt, Orwell, Heinlein, Rand, Vonnegut et beaucoup d’autres de cette période, tissèrent des contes fascinants sur ce que pourrait devenir notre monde si nous ne prêtions pas garde aux décisions que nous prenions, et bien que le futur était souvent d’un sombre aspect, il y avait toujours de l’espoir.

Tandis que je suis assis ici à taper ça à vous dire que nombre de ces histoires furent échafaudées en tant que mises en garde humanitaires, le plus que j’y pense, le plus que je me rends compte que ce qui fut à l’origine pondu pour encourager la précaution se révèle en tant que prophéties. 
Okay, on ne se ballade pas encore en voitures volantes comme dans le 5ème élément, la main de l’homme n’a pas encore posé le pied sur Mars, mais ôtez le clinquant et le séduisant, ôtez la "Science" de ces romans et ce qu’il nous reste ne sont que les descriptions effrayantes du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, et pourtant, en dépit de ces prédictions, nous avons permis aux choses de se développer en ce qu’elles sont aujourd’hui. 
Comment est-ce possible ?

Je pourrais comprendre si les signes annonciateurs s’étaient limités aux œuvres de Fiction, parce que la nature même des œuvres de fiction est que les histoires elles-mêmes sont fictives. 
Toutefois, les livres d’histoire regorgent de longues litanies de mises en gardes cachées, et nos systèmes d’éducation présentent celles-ci en tant que faits, pas en tant que fictions. 
Nos gosses sont élevés à coups de négativité historique globale: Assassinats, peines capitales, peuples conquis, dictateurs, exodes, génocides, putshs, épuration ethnique, racisme, esclavage, tyrannie, guerre, etc… 
Pas une seule fois, mais à plusieurs reprises répétitives, cette représentation négative de l’histoire humaine se voit renforcée à chaque niveau.

Ce serait pas si mal en fait, si l’empilement de ces informations tragiques sur la psyché de nos gosses se traduisait au final en quelque chose de positif : apprendre des erreurs passées et ne pas les reproduire, mais c’est pas tout à fait ce qu’y se passe, je me trompe ? 
Le climat du monde actuel, ce sont les affaires comme d’habitude, comme il en a toujours été.
Un monde de chiens bouffant d’autres chiens, reposant sur la consommation de masse atteinte à travers la mise en esclavage économique subtile de plus grande partie de la meute.

À la limite, je me demande même quel est le but de nos gouvernants et de leurs systèmes d’éducation actuels quand ils enseignent à nos enfants que ces genres de concepts sont négatifs lorsque ils sont mis en application. 
Le système capitaliste libéral fleurit sous ce genre et grâce à ce genre de pratiques, de façon immorale, se développant avec vigueur comme on pouvait s’y attendre.
Alors pourquoi je m’en ferais, hein ? 

Pourquoi les grands auteurs se sont-ils toujours exprimés à l’encontre du chemin que nous suivons? 
Pourquoi est-ce que les livres d’histoire regorgent d’exemples exposant les déviances et les défauts de notre comportement ? 
Pourquoi que les philosophes perdent-ils la vue au fil du temps, gribouillant à la chandelle – ou en se brûlant les yeux en bloggant sur des écrans d’ordinateurs – l’éthique de l’être humain ?
Quelle motivation y a-t-il à tenter de conduire l’humanité vers une obscure et sombre mare de vérité, lorsque tout le monde refuse de s’y abreuver ? 

Ouais, ben la réponse me semble assez évidente, et bien moins hautaine que les idéaux que nous devrions poursuivre. 
La raison, c’est l’espoir.
L’espoir qu’éventuellement, les gens écouteront et discuteront entre eux des idées mêmes que tant d’auteurs ont élaborées au fil des siècles pour encourager leurs semblables. 
Espoir de nous voir avancer de manière plus constructive, de nous voir nous éloigner du matériel, de nous en tenir au spirituel. 
Espoir qu’un jour l’amour prendra le pas sur le pognon ; la création sur l’accumulation. 
L’espoir que nos enfants feront ce voyage, éclipsant nos petites priorités futiles et brisant les chaînes qui nous lient à toutes ces conneries.

17 déc. 2007

292. Repentez-vous tant qu'il est tant...


“Désolé” un est mot qui me fait marrer. Enfin, façon de parler... 
Non mais sans déc’, que signifie-t’il ? On dirait qu’il a été cultivé jusqu’à le rendre insignifiant. Les gens disent qu’ils sont désolés à tellement de carrefours de la vie qu’il est devenu difficile de savoir ce qu’ils veulent dire.

Si vous aviez la témérité de poser la question au petit cynique qui se cache en moi – hem, okay, pas si petit que ça -, je dirais que la plupart du temps où les gens disent “désolé”, ils veulent seulement dire je suis désolé de vous avoir affecté et je me sens un peu coupable” ou pire encore, “Je suis désolé que le fait de vous avoir dépassé de trois têtes dans la vie vous ait affecté si profondément, mais je m’en branle et je m’excuse seulement pour vous faire croire que je suis pas si pourri que ça”.

Pensez-y, même rien qu’un tout petit peu – la plupart du temps où quelqu’un s’excuse auprès de vous pour quelque chose d’un tant soit peu grave ou sérieux – comprenez : émotionnellement, pas comme quand ils ont piétiné accidentellement vos plates-bandes, comprenons-nous bien -, c’est comme s’ils disaient: “Oups, je suis un gros con trop égocentrique pour avoir considéré vos sentiments avant de faire quoi que ce soit que je devais faire pour me rendre heureux. Dans l’espoir que vous ne me prendrez pas pour une salope, je vous fais mes plus plates excuses afin de m’assurer que je pourrai continuer à le faire demain ainsi que les jours qui suivront.”

En essence, je pense que si vous êtes vraiment désolés, alors c’est ce que vous auriez dû être en premier lieu. Les actes signifient plus que les mots dans ce cas de figure et ça devient alors un engagement plus que ardu. 
Si les gens étaient réellement capables de changer, ils n’auraient pas attendu d’atteindre la masse critique avant d’agir en conséquence et de cesser d’être des trous de balle.

Alors parfois, dire qu’on est désolé ne suffit pas. Etre désolé ne suffit pas. Certaines attitudes sont tellement dégueulasses qu’être désolé ne vaut plus le prix d’un pet de lapin. 
Certaines personnes pensent que le fait de le dire remettra leurs compteurs à zéro. Ou que du moins se retrouveront-ils pour un certain temps dans une espèce de zone grise, de purgatoire ou en conditionnelle. 
Imaginez si la justice fonctionnait comme ça. Montrer du remord pourrait vous apporter un petit pourcentage d’indulgence du Tribunal, mais pas une remise de peine ou un non-lieu. 
Pas si vous avez violé la petite nièce de votre voisin. Pour vous, ce sera la taule pour de longues années. 
Et si votre voisin a de la chance, c’est vous qui vous en prendrez plein le fion sous la douche dans les jours qui suivront.

Si vous avez pour habitude d’enculer vous-mêmes votre entourage, alors attendez vous à entendre plein de “désolés” autour de vous - car on ne reçoit que ce qu’on donne - et à vous les voir balancer en pleine gueule. 
Si au contraire vous vous situez à l’autre extrémité, ouais, ben attendez-vous à vous voir balancer des “Je vous pardonne” à la face comme autant de gravier métaphorique.

Je veux pas dire que les excuses devraient être abolies. Je demande juste qu’on arrête de se foutre de ma gueule. 
Nous ne sommes pas tous des bons samaritains, je pense plutôt qu’on est tous pourris autant qu’on est, mais la plupart d’entre nous essaient quand même de se bonifier. 
Les autres – ce qui inclut nos politiciens - n’en ont strictement rien à secouer. 
À vous de voir sur quel plateau vous vous trouvez.

16 déc. 2007

291.Posez votre cul, je vous en prie!

Les rôles sont prêts, ainsi que les pancartes: Depuis le petit popot de votre petite enfance jusqu’au fauteuil roulant de votre décrépitude, tous les sièges sont prêts et attendent leur tour. 
Vous ne vendrez pas votre âme au Diable, vous n’irez pas, chaussés de sandales, vous jeter dans la gueule du Stromboli, vous n’irez pas détruire la septième merveille du monde. 
Les pleureuses qui suivront votre cercueil ont déjà été désignées.

Mais vous préférez être la pièce manquante du puzzle. 
Vous vous barrez tant que tout va bien. 
Vous n’entassez pas les chances en votre défaveur ou n’entassez les œufs dans un panier. 
Vous mettez la charrue avant les bœufs, vous comptez vos poulets avant qu’ils aient éclos, vous bouffez le veau dans le ventre de la vache, vous buvez vos biens liquides, vous filez à l’anglaise sans regarder en arrière. 
Vous suivrez votre propre chemin, vous regarderez les arbres, les eaux, le ciel, votre visage, les nuages, le plafond, le vide. 
Vous observez l’arbre et vous ne demandez même pas un oracle à la risée de vent dans ses branches.

14 déc. 2007

290.Peut-on être Kiskoolien et spirituel à la fois?


J’ai beaucoup réfléchi à cette question ces derniers temps. Parce que - j’ai du mal à l’avouer - je voudrais m’enrichir spirituellement. 
Mais le hic, c’est que je crois ni aux esprits, ni aux dieux et encore moins aux fantômes ; et je peux quand même pas me forcer à croire en des trucs qu’existent même pas. Ce serait comme de me forcer à croire en l’existence des licornes.

J’ai pas choisi d’être Kiskoolien. C’est pas une décision que j’ai prise sur un coup de tête. En fait, elle est venue avec le temps. Le plus je me posais de questions, le plus je pensais avoir raison. 
Je commençai donc à percevoir la vie avec plus de clarté et de réalisme, et en soi, ceci devint une révélation. En moi-même, j’avais découvert la vérité.


La plupart des croyants considèrent les kiskooliens comme des hédonistes n’ayant aucune obligation morale. Mais moi, je pense que d’une certaine manière nous en avons plus qu’eux. 
Si je me plante lourdement, je peux pas demander le pardon divin ni l’effaçage de mon ardoise. Je dois assumer la responsabilité personnelle de mes actes. 
Qui n’étaient ni volontés divines ni engendrées par un démon. Ce sont mes actes et je dois vivre avec. Aussi étonnant que cela puisse paraître, prendre ses responsabilités personnelles est libératoire et gratifiant.

Compliqué à expliquer mais véridique.
Je choisis ainsi mes propres morales, mes propres valeurs. Lorsqu’il n’y a plus de règles religieuses à suivre, ça vous force à réellement cogiter sur les notions de bien et de mal.
Soudain, la morale et l’éthique deviennent limpides.

Nota bene: Je n’essaie pas de convertir les croyants. Je tente juste d’expliquer ce que c’est que d’être un athée. Que d’être kiskoolien si vous préférez. 
Le seul problème chez les gens de peu de foi qui me ressemblent, c’est qu’il existe un vide à l’intérieur, comme quand on se retourne vers quelque chose ou vers quelqu’un pour un conseil ou un avis et qu’il n’y a personne au bout du fil… parce que cet être n’existe pas.

Dernièrement, j’ai eu grandement besoin d’aide et de conseils. J’aurais bien aimé qu’il existe quelque chose ou quelqu’un au-dessus de moi au ou à laquelle me connecter, mais je trouve pas de prise et ne reçois pas de signal. 
J’ai les boules de l’admettre mais je me sens à moitié ridicule et même un peu idiot à essayer de chercher cette connexion. Je veux dire, à qui ou à quoi donc est-ce que je tente de me connecter de toutes manières ?

En tous cas, si j'ai tort, Dieu, qui voit tout, ne manquera pas de vous prévenir.

13 déc. 2007

289. Y a pas de réchauffement planétaire. Et la Terre est plate.


La preuve ? Je me tiens là devant mon PC emmitouflé dans un cuir fourré de fourrure. Hem, même si c’est parce que Marylou a coupé le chauffage avant d’aller lécher les vitrines de la rue Bichon avant Noël pour mes étrennes.
Mais comme nous le démontrent sans arrêt nos représentants et nos syndicats, nous n’avons aucune preuve d’un réchauffement planétaire. Nous n’avons aucune preuve non plus que la Terre est ronde, ajouterai-je.

Bien sûr, nous possédons des photos, plein de photos, mais comment nous assurer que ces photos vues de l’espace sont authentiques ? Et non une propagande du monde anti-libéral, exactement comme pour le réchauffement planétaire ?
Si la Terre était ronde, ça se saurait: on aurait besoin de planches, de poutres et de madriers courbées pour construire nos maisons et bâtiments. 
Sans ça, ces derniers pourraient pas tenir debout sur une surface courbe. Essayez donc de construire une cathédrale avec des allumettes sur un ballon de basket !
Nos leaders libéraux devraient former une commission qui construirait un super gratte-ciel géant s’élevant jusqu’à la troposphère – et même plus haut – afin de prendre une véritable photo de la Terre.

Enseigner à nos marmots que la Terre est ronde est inadmissible et on devrait leurs faire comprendre qu’en tant que partie intégrante des plans divins, elle est plate comme une galette de Pont Aven…
L’assomption que la Terre est une boule se déplaçant dans l’espace à je sais plus quelle vitesse prodigieuse est connue sous le nom d ' « erreur orbitale ». 
Celle-ci est amplement démontrée à chaque fois qu’ils balourdent une navette spatiale dans l’espace. N’avez-vous jamais remarqué que chaque fois que celle-ci revient, la Terre se trouve toujours là ? 
Si la Terre se déplaçait dans l’espace, ça ferait longtemps que la Terre se trouverait à des années lumières de sa position lors du retour de la navette qui l’aurait même plus en visuel tellement qu’elle serait loin.
Notez aussi que lorsque les navettes atterrissent et qu’elles se posent, elles roulent sur le tarmac jusqu’à l’arrêt complet et se tiennent immobiles ensuite. 
Essayez donc de faire atterrir un petit pois sur un ballon de basket. Il se cassera la gueule du ballon à tous les coups.

Les photos prises depuis l’espace dans l’intention de démontrer que la Terre est une sphère suspendue - à quoi? à un fil? - dans l’espace peuvent facilement s’expliquer par la courbure relative des rayons lumineux en présence de grands champs gravitationnels.
En bref : Arrêtons de prendre des décisions basées sur de fausses assomptions et acceptons la vérité, de la même manière qu’il n’y a pas de réchauffement planétaire, la Terre est plate.

PS: Si vous croisez Marylou en ville, dîtes lui de m'acheter la nouvelle Video cam Sony à DD 60Gb, deux iphones, Le CD de la Star'Ac, un ULM et de m'appeler pour m'dire comment qu'on met le chauffage dans ce frigo où qu'j'habite!

12 déc. 2007

288.Realpolitik


Le soap-opéra qui vient de tenir tout notre pays et la plupart du reste du monde dans une espèce de fascination maladive - je veux parler de la présidence Sarkozy -
vient juste, tandis que je croyais avoir tout entendu, d’atteindre un niveau inégalé.
Sa mère a parlé!
L’expérience de sa matouze lors des deux précédents mariages de son rejeton a durci son attitude envers l’institution sacrée de la béatitude conjugale. 
Certains craignaient en effet que les tendances romantiques de son fils puissent amener celui-ci à rentrer en conflit avec les vues qu’elle exprime, ceci même s’il ne tombe pas amoureux ni ne succombe aux ruses d’une tentatrice ambitieuse, la logique interne de la charge dont les français l’ont élu gardien pourrait requérir d’une première dame qu’elle remplisse ses obligations organiques.

À première vue, ça n’a pas l’air de sentir la rose dans les relations entre Andrée la vieille et son petit Nicolas. Mais ce serait sous estimer son génie pour l’inattendu, pour ses grands gestes, ses actions décisives sorties de nulle part et déconcertant tous les pronostiqueurs.

Lors du développement choquant qui vient de prendre le monde complètement par surprise, Nicolas a demandé la main du généralissimo Khadafi devant un parterre de journalistes convoqués sous la tente de bédouin traditionnelle du généralissime dictateur plantée sur les pelouses de l’Elysée. Le printemps prochain, il va peut-être aussi nous faire la Gay Pride!

Et le Führer Lybien l’a accepté.

Lorsqu’on lui a demandé ce qu’il pensait du désaveu vigoureux de certains membres de son propre gouvernement, Sarko a répondu, « Ils ne savent rien de sa véritable personnalité. Sous son extérieur cruel et mégalo se cache un adorable petit chaton. Et de toutes manières, ma mère pense qu’il est la meilleure chose qui pouvait m’arriver. ! » Le nouveau couple de l’année s’unira à St Tropez et passera sa lune de miel à Dubaï.

Khadafi est un dictateur. Ceci est un fait banalisé par nos médias depuis les années 80. Ce qui est plus intéressant, c’est que ce prédécesseur de Saddam en tant personnification du mal à l’état pur dans l’esprit de nos industriels soit désormais le bienvenu dans mon pays. Actuellement, avec ses milliards de revenus du pétrole, il vient de se voir dérouler le tapis rouge.

S’il n’existait qu’un exemple de la collusion entre les intérêts du complexe militaro-industriel et la politique étrangère de notre gouvernement, c’est bien celui-ci. 
La France n’est rien qu’un paillasson, ou pire, du papier cul quand son économie est mal en point et que ce genre d’investissements issus de dictateurs sanguinaires peuvent se traduire en maintiens d’emplois pour les travailleurs de cette industrie faisant du fric à l'opposé du pacifique. 
Airbus et Dassault peuvent bien en être les bénéficiaires directs, mais face à des bénéfices à long terme, les socialos fermeront leurs gueules comme ils savent si bien le faire par peur d'excéder les syndicats de travailleurs comme les propriétaires du CAC 40. 
Ils vendaient déjà eux-aussi des Super Étendards et des Exocets à Saddam et à Videla, le ‘démocrate’ argentin quand ils étaient au pouvoir. Alors 34 milliards de ventes à 5 pays ne respectant pas les droits de l’homme, ça devrait forcer  leur respect , n’est-ce pas ?

Realpolitik : Syndicats, travailleurs, marchands d’armes, CAC 40, tous pourris.

11 déc. 2007

287.Réfléxion profanisante


Dans une contrée aux lèvres coincées comme l’est la nôtre, l’anus en dit pas mal sur la culture française. Avec un éventail de surnoms allant des motifs floraux – bouton de rose – aux trucs les plus dégueulasses – pompe à merde -, la rondelle est emplie de complexités et de contradictions. 
Pour certains, elle représente force et contrôle. Ultime vulnérabilité pour d’autres. Elle est délicate et élastique en même temps que résistante, incarne certains de nos besoins les plus profonds – des trucs comme l’intimité, la confiance, et le pouvoir. 
Et même la chance lorsqu'elle est bordée de nouilles. Certains en ont peur, d’autres la fétichisent, et chacun se doit d’y penser un tant soit peu régulièrement.

En tant que sujet de discussion, elle peut provoquer des sentiments allant du stress à la stupéfaction, d’ailleurs je suis quasiment sûr d’être certain que vous l’êtes en ce moment même. 
Quel autre trou pourrait se vanter de se voir associer à la pathologie Freudienne, à la répression catholique ainsi qu’à l’homophobie ? Il s’agit vraiment d’un orifice multi-fonction.

Et bien qu’il symbolise certaines de nos fixations les plus fondamentales, il transcende une autre de nos obsessions collectives : le genre. 
À notre époque et dans cet océan de fluidité sexuelle et de mouvance transexuelle, le cul surnage comme une sorte de territoire charnel neutre. 
Tandis que les obsédés du sexe tentent de ré-imaginer, de s’approprier et même de renommer ces lieux de plaisir que sont les tétons, les chattes, les braques, les clitos ou les cougnettes, tous lieux clairement identifiés comme appartenant soit aux mâles, soit aux femelles, le trou de balle n’est le sexe de personne et le trou de tout le monde – une source de plaisir intarissable ne s’encombrant pas des attentes de la société.

La popularité croissante de ce trou plissé et ce vers quoi elle conduit est indéniable. La sodomie représente la collision fondamentale entre le public et le privé, entre le sacré et le profane : Vous pénétrez l’endroit le plus profond, le plus sombre, le plus sale comme le plus malodorant de votre partenaire pour le ressentir avec votre organe sensoriel le plus développé afin d’apprendre à le ou la connaître à travers un acte érotique vilipendé et enrobé de tabous sexuels. 
Au cinéma, la sodomie est la plupart du temps dégradante ; dans certaines vidéos gays, le fist-fucking est décrit comme une expérience transformationnelle. 
Dans les films pornos, on dirait que c’est un peu des deux, reflétant la capacité des rapports anaux à être représentés en tant qu’intenses violations, révélations frappantes ou comme n’importe quoi d’autre qui fera éclater mes fantasmes comme bander vos neurones.

10 déc. 2007

286.Léthargie

Au cœur de mes nuits aventureuses,
A Hong Kong ou au Caire , dans d’humides capitales pétrolières

De républiques Arabes, A new York ou Lagos,
A Londres ou à Paris, à Accra ou Capetown,
Des gens disent non, les philosophes recherchent de nouveaux absolus,
Les bêtes de somme se nourrissent de leurs psychés négatives,
Les bédouins brûlent les feux pour franchir les dunes de sable,
Des piquets de grève tournent autour des usines brandissant des bannières,
Des pierres brisent des vitres et la mort décolore les caniveaux,
Des bataillons d’étudiants s’essoufflent dans leurs slogans
Et les siècles continuent de s’égrainer comme des cercueils en série
Pour conduire le monde où il l’a décidé.

A Delphes, l’Oracle parie sur les issues d’une guerre
Et Léonidas tourne le dos au détroit de Thermopyle
Pour se retourner contre les Amériques,
Hannibal conduit ses éléphants sur Berlin,
Cléopâtre et Antoine ont signé une charte avec César
Pour brûler Helsinki et détruire les studios d’Hollywood,
Alexandre s’éloigne des portes du Gange,
Conduisant ses généraux et phalanges à l’assaut du Kremlin
Tandis que des prêtres Eunuques conspirent en Assyrie
Pour défolier des rizières à bananes en pays annamite,
Et dans un faible et lointain murmure venu de la préhistoire,
Nos ancêtres humains conversent avec les pierres et les esprits des bois
Afin que les fils de leurs fils survivent et perpétuent leurs ombres.


Ce n’est qu’à l’aube des siècles qu’on ressent le silence,
Avant que les icebergs ne se soient transformés en glaçons,
Avant l’apparition de l’homme, celle de jeunes penseurs se posant l’éternelle question
Du bien et du mal ou cherchant à s’assurer que la vie vaut toujours bien le coup.
Mais aussi futile que soit mon sommeil,
Tandis que les vitres explosent autour de moi,
Le glouton roule une pierre à l’entrée de son terrier,
Le pinson répare son nid d’un bout de crépuscule,
Le renard remise ses dents dans un verre pour la nuit,
L’écureuil trouve refuge dans un arbre mort, et miracle, celui-ci refleurit !
Des échardes dans l’œil unique d’un lac ont éteint les planètes,
J’ai débouclé mon épée et me suis allongé avec eux,
Le soleil s’est couché sur mon visage…



8 déc. 2007

285.Téléthon: Piège à cons


Souhaitant m’éloigner un peu du dénigrement de toutes les religions confondues comme j’ai pris l’habitude de le faire sur ce blog, je voulais prendre un peu de recul pour cracher ma haine en ligne envers tous ceux qui croient à ce genre de rédemption. Téléthon, non merci, et je baisserai pas les yeux. Non, vraiment. 
Il se pourrait que vous me haïssiez pour ça. Mais peut-être est-ce que vous êtes léthargiques, et peut-être est-ce pour ça que je peux pas vous saquer.

Bon, je réalise que le mot ‘haine’ est peut-être un peu fort. Dans une société continuellement entrain d’être politiquement correcte, inoffensive et se conformant totalement aux caprices de ses gentils membres, je conçois que ce post puisse être le malvenu. 
Mais devinez-quoi ? Je m’en tape.
La plus grande partie de cette haine est dirigée vers les plus civilisés d’entre nous. Ouais, parce que nous nous prenons pour le monde civilisé. Mais moi, ça m’étonnerait que Platon, Spinoza et autres confrères chamanes de Papouasie soient de cet avis.


L’apathie. Elle est entrain de nous bouffer, aussi bien au sens propre qu’au sens figuré. Vous me croyez pas ? Avec toute la merde qui se passe dans le monde de nos jours ?
C’est vous qui avez fait de la Star Ac’ le programme le plus regardé de nos jours. Cette merde ? Non mais, vous êtes sérieux là ? 
Vous n’avez vraiment rien d’autre à foutre que de poser vos grosses fesses et regarder ce genre d’inepties soir après soir ?
Et vous. Oui, vous! Le gros tas de graisse qui s’envoie ce Big Mac de merde dans la chaudière, accompagné de ces frites bien grasses en matant le téléthon. 
Avant d’avaler tout ça à grands renforts de Coca Cola, posez-vous la question. Quel poids souhaitez vous atteindre avant de vous mater dans votre armoire à glace et de vous dire, “Putain, je me dégoûte!” ?

Vous n’y arriverez jamais.
Et vous savez pourquoi ? Parce que vous vous êtes endormis, vous avez succombé à l’apathie. Ça et le fait que vous êtes trop lamentablement fainéants pour y remédier. (Bon, d’accord, y en a aussi parmi vous qui ont des carences physiques, qui font du diabète ou qui ont des problèmes hormonaux, mais ça, c’est pas le cas de la plupart d’entre vous).

Et vous, les femmes qui lisaient ceci et à qui l’on essaie de faire croire que les grosses sont belles aussi, qui n’arrêtaient pas de vous plaindre de l’état de la politique de notre gouvernement de nos jours. 
Au lieu de regarder ces Reality Shows à la con, avez-vous jamais réfléchi sur le fait que vous êtiez complètement impliquées dans le processus ? UMPistes, socialistes, modemeuses,…, on s’en tape de toutes manières. 
Essayez juste de faire quelque chose pour y remédier. Posez un instant votre télécommande et allez coller des baffes à vos élus. Mieux encore, embrochez les, ces tas de cons. À la lanterne, comme beuglaient ceux qui prirent la Bastoche. Ou même, ne les élisez pas. Sinon, écrasez vos putain de gueules pleines de ketchup.
Ouais, y a tout un tas de gens que je méprise.
L’apathie est pire que la leucémie. Elle est contagieuse.

C’est pour ça que je participe pas au téléthon, à cette grand-messe de merde – eh merde, j’avais pourtant dit que je parlerais pas de religion - qui voudrait vous donner tous une forme de rédemption, un exutoire annuel qui est dans ce cas, tout à fait subsidiaire même si je peux concevoir que les maladies rares sont comme un furoncle sur la face à Barbie .

L’apathie des 100 et quelques millions d’euros qui seront récoltés, tout juste suffisants à payer le budget pub des médocs anti-ballonnements que vous vous enfilerez demain matin, elle nous tue tous en plus de tuer l’autre monde, le tiers et le quart ‘non’ civilisés.
N’est-il pas temps de faire quelque chose de plus intelligent que de regarder passer les trains et tomber les promesses, d’écouter ces connards genre David Halliday qu’en ont rien à cirer de la myopathie à Gudule et qui viennent faire les thuriféraires dans l’unique but de faire la promo de leurs derniers disques?

284.Suis-je Normal, doc?


J’ai découvert il y a peu de temps sur le Café Philo qu’on me considérait normal. Du moins qu’on remettait en cause mon a-normalité. Qu’est-ce que la normalité m’a-t-on demandé?

Bon, ben disons qu’en ce qui me concerne, j’avoue que je suis normal dans mon expérience concernant l’absence des doux bras de ma louve et de la trogne de mes marmots quand je suis en mer par exemple.
En fait, c’est peut-être un des seuls cas où l’on peut me considérer normal au sens propre du terme en ce moment.

C’est en quelque sorte une sensation de soulagement qui me remplit quand je réalise que j’ai finalement et par inadvertance obtenu une certaine normalité au sein de toute cette merde et de cette folie qui m’entoure et affecte ma vie de tous les jours.

Comment que sais-je que je suis normal? C’est le côté éclairé de ma cervelle qui me le dit. Il lit ce Blog de temps en temps et me dit souvent que j’écris souvent à peu près le même genre de trucs qu’il ressent aussi. Pour lui, tout cela est très étrange et presque synergétique
Mais pour moi, c’est la validation de ce que je ne fais qu’expérimenter une progression cliniquement reconnue dans le cycle de l’abattement. 
Bien sûr, savoir ceci ne rend pas le voyage plus confortable sur mon rafiot quand y a de la houle.

Mais je m’interroge. Comment pourrait-il être ‘normal’ de souffrir d’un détachement émotionnel extrême, d’exhaustion mentale, d’anémie physique presque débilitante, de culpabilité indéniable, de peurs irréelles et incertaines, d’un sens d’abandon et de trahison, d’inaptitude à me concentrer, de colères mal dirigées, de perceptions altérées mais surtout, de la conscience accablante de ma propre mortalité ?

Mais peut-être que c’est pas la bonne question.

Un état normal signifie-t’il ‘être normal’? Je crois pas. Ça signifie seulement que c’est un état que la plupart des gens traverse dans cette situation et que l’expérience elle-même est l’état normal dans lequel je voudrais pas être en ce moment même. 
Pour une fois, j’aimerais bien ne pas être considéré normal. J’aimerais bien que quelqu’un me dise que rien de tout cela n’est normal et je serais délivré de cet état comme par magie. 
Peut-être que je devrais aller voir un marabout hypnotiseur congolais lors de mon prochain voyage. Ou un psy qui effacera ma conscience afin que je puisse repartir sur l’autre pied demain matin comme si rien ne s’était passé.
Mais ça n’arrivera pas.

Aussi bien que mon vieux a dû vivre ses épreuves jusqu'à sa fin inévitable, le côté sinistre de ma cervelle et moi devons jouer notre part et souffrir avec compassion avec ceux qui le suivront. 
Ainsi, balance et normalité maintiennent l’univers en équilibre, et l’une des choses qui nous démarquent des animaux est révélée. Je me trompe ?
Alors voila ce que c’est d’être normal ? 
Pas étonnant que j’ai passé le plus clair de ma vie à tenter d’échapper à cette normalité. 
Être normal me fout totalement les boules.